Comment se comportent nos communes face aux aléas climatiques,Incompétence ou manque de moyens ?

Comment se comportent nos communes face aux aléas climatiques,Incompétence ou manque de moyens ?

الثلج-كثيف-300x162.jpgElles se ressemblent presque toutes. Elles frôlent la misère. La mal vie, l’oisiveté et le chômage sont le lot quotidien des citoyens. En l’absence d’infrastructures, les habitants sont menacés par l’isolement au moindre changement climatique.

Qu’il pleuve ou qu’il neige, la population n’est pas à l’abri. Les communes, du moins certaines, semblent otages du multipartisme. Il est vrai que le manque de moyens et outils de réalisation handicape le développement local. Mais on a vu souvent des communes paralysées à la suite de conflits nés de divergences ou chaque élu tente d’imposer la vision de son parti résultant sur des conflits et des retraits de confiance pénalisant et la commune et ses citoyens.

L’absence de culture multi partisane est la principale raison de ces blocages. Les récentes intempéries ont démontré l’ingénuité des gestionnaires face à la fragilité de leur cité. Les collectivités locales échouent à chaque test que leur impose Dame nature. Non préparées aux caprices et aléas de cette dernière, celles-ci éprouvent le plus grand mal à faire face autant aux vagues de chaleur qu’aux pluies et encore moins à la neige. Cette frilosité est due tout simplement au manque de développement en dépit de beaucoup d’efforts et d’argent consentis par l’État.

Si les pluies avaient toujours révélé l’inaptitude à gérer des élus locaux et de leur administration souvent nageant dans les eaux et pataugeant dans la gadoue, la neige a, à son tour, démontré la léthargie dans laquelle semblent être plongées nos APC. L’hibernation dure et avec elle le drame des populations. Routes barrées, constructions effondrées, électricité coupée, pénurie de gaz, école non chauffées et la liste est longue. Mais que font donc nos maires ? doit s’interroger le citoyen. Incompétence ou manque de moyens ? La réponse à la question doit se trouver dans les différents projets inscrits et ceux occultés ou omis ainsi que la consommation des budgets et les programmes de développement. Deux exemples diamétralement opposés relèvent toute la différence entre nos APC. Celui de Skikda, considérée comme l’une des plus riches communes d’Algérie, disposant au 31 janvier 2012 de plus de 1 000 milliards de centimes. Fruit d’un cumul de plusieurs exercices non consommés, cette manne financière dont jouit cette commune d’un peu plus de 225 mille habitants est due, entre autres, aux retombées fiscales annuelles que lui procure le port mais surtout la zone industrielle pétrochimique. Mais, c’est pourtant une ville qui est loin de respirer l’opulence.

Tout se déglingue dans cette antique cité. A commencer par ses fameuses arcades longeant l’avenue principale de la ville et qui tombent en ruine, ou à son vieux bâti qui menace de s’effondrer à tout moment, à ses pénuries d’eau répétitives en dépit de l’existence de cinq barrages, de ses fréquentes coupures d’électricité et à son manque de développement. L’autre exemple créant le paradoxe peut provenir de la commune d’El-Djazia, dans la wilaya d’Oum El-Bouaghi, ou cette autre localité de Sidi Fredj située aux confins de l’est algérien, dans la wilaya de Souk Ahras, à quelques centaines de mètres de la frontière algéro-tunisienne. Classée, il y a quelques années, commune la plus pauvre d’Algérie, elle doit sa survie aux maigres revenus d’une agriculture archaïque essentiellement orientée vers la céréaliculture. Les inadéquations des ressources et les charges de la mission de nos municipalités sont flagrantes. L’Etat a pourtant pris en charge certaines commodités pour alléger des charges de ces circonscriptions, mais cela reste encore vain. La preuve est donnée par les dernières chutes de neige isolant une grande partie du pays. Certaines régions sont restées dans le froid par manque de gaz, alors qu’un plan national existe, tout comme le financement. Il reste le problème de connexion. Le réseau routier a lui aussi montré ses faiblesses alors que les routes sont gérées par le ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales, en tandem avec celui des Travaux publics. Selon M. Ghoul, pas moins de 500 maisons cantonnières ont été mises en activité. Une enveloppe destinée à l’entretien des routes nationales, dont le réseau est de 27 000 km, a été estimée à 23 milliards de dinars par an pour 2005-2009. Les travaux de revêtement d’entretien des ouvrages d’art ont été dotés de 115 milliards de dinars durant le même quinquennat.

Les chemins communaux ont eu une part du lion puisqu’ils avaient bénéficié d’une cagnotte de 139 milliards de dinars destinés à l’entretien et à la réhabilitation de ce patrimoine qui est long de près de 60 000 km. Les enfants continuent de grelotter de froid au point de boycotter les bancs des écoles alors qu’un programme existe et est censé être pris en charge par l’APC et le ministère de l’Éducation nationale. Bien d’autres programmes gouvernementaux tels que la Solidarité ont vu le jour mais restent absents au moment des crises.

Par Azzedine Belferag