Comment haracher la qualif’ au Caire «Les astuces de Renard»

Comment haracher la qualif’ au Caire «Les astuces de Renard»

Il est le coach qui a réussi à damer le pion aux Égyptiens chez eux.C’était lors de la 1re journée des  éliminatoires combinées CAN/CM2010. Ce jour-là, la Zambie a imposé une rude bataille aux doubles champions d’Afrique, HERVÉ RENARD,son entraîneur, a trouvé la bonne formule de déjouer les plans de Shehata.

Il l’a fait avec l’art et la manière, suscitant même l’admiration de ceux qui ont suivi le match, notamment côté algérien, et c’est parce qu’il a réussi à sortir indemne, lui et son team , du chaudron du Caire que nous l’avons sollicité pour connaître le secret de cet exploit. D’emblée,  le Français se montrera très bavard à ce propos. Pour lui, pour contrer les Égyptiens,  il faudra jouer « en bloc et procéder par des contres ».

C’est sa formule magique,comme nous le dira-t-il,  Au Français d’enchaîner pour louer les mérites de la sélection algérienne et reconnaître que sur tous les plans, elle est supérieure à la sienne, d’où plus de chance d’espérer mieux que le nul qu’il a obtenu au Cairo Stadium. « Saâdane possède un groupe homogène et très professionnel, La majorité d’entre eux pour ne pas dire tous, évolue dans les plus grands clubs d’Europe, ce n’est pas le cas de la Zambie et de l’Égypte. Cela est un atout important qui peut faire balancer les chances de son côté. En plus, les Algériens sont techniquement doués.N’importe quel joueur peut faire la différence à lui seul : une autre arme dont dispose Saâdane ».

Hervé Renard émet toutefois une réserve : « La donne du match penche vers l’Algérie, mais en football rien n’est sûr. Seule la loi du terrain est prise en compte. Et comme c’est un derby, il reste à mon avis, très ouvert. »

«Une solidarité sans faille»

Pour détailler son plan qui lui a permis de revenir avec un point du Caire, l’entraîneur de la Zambie nous fera cette révélation : « Avant de partir en Égypte, le mot d’ordre était : on n’a rien à perdre. Ce qui ne sera pas le cas pour l’Algérie qui est forcée de faire un résultat,  mais sur ce plan,  je fais confiance à Saâdane, qui saura trouver le meilleur moyen de faire gagner son équipe. Il a plus d’un tour dans son sac. N’empêche, je suis tenté de lui dire, que son groupe doit faire preuve d’une solidarité sans faille pour le rendez-vous d’Égypte. C’est ce que nous avions fait.

J’ai dit à mes joueurs de s’entraider sur le terrain. De ne laisser aucune faille que l’adversaire pourrait utiliser contre nous. De croire en leur possibilité, Agir en groupe,  peut faire mal à l’Égypte, user de l’individualisme aura l’effet non désiré », conseille-t-il. »L’union fait la force », insiste-t-il auprès des Algériens,pour qu’ils le soient le jour du match.

«Lutter et rester organisé»

Le second atout à faire valoir lors de ce  périlleux déplacement en Egypte, c’est de rester concentré tout le temps que durera la partie. « Ne jamais désespérer et lutter jusqu’au bout de ses forces », rappelle-t-il,avant de détailler : « Pour réussir à contrer les Égyptiens, il faut lutter et rester organisé pendant les 90 minutes du match. Cela finira par décourager l’adversaire. Et c’est ce qui s’est passé contre nous, puisque les Égyptiens n’ont pas su comment arriver à nos filets une seconde fois. Ils n’ont pas trouvé la faille.

 » Effectivement, la persévérance avait permis le 29 mars dernier aux Zambiens de revenir à la marque après le but d’Amr Zaki (27′). Un but qui a été marqué par Francis Kaonde (56′). « On leur a marqué un but, vous pouvez vous aussi le faire »,encourage-t-il les Verts.

«Le 4-5-1 est l’idéal au Caire»

Face aux Égyptiens, Hervé Renard avait appliqué une variante tactique basée essentiellement sur la prudence, le coach l’explique : « On voulait tant réaliser un bon résultat en Égypte. On savait que la tâche ne serait pas facile. Affronter le double champion d’Afrique n’était pas une mince affaire. Alors, il fallait mettre sur pied un schéma pour contrer  l’Égypte. Alors, après moult réflexion, je trouvais que le 4-5-1 est l’idéal au Caire. Ça permet d’assurer comme il se doit ses arrières.

Quand on perd le ballon, on procède par le 4-5-1 et quand on récupère la balle les schéma se transforme en 4-4-2,qui nous a permis non seule-ment de bien défendre, mais de pousser les Égyptiens dans leur dernier retranchement. D’ailleurs, on a réussi à leur marquer un but. »

«Jouer sans avoir peur»

Toujours dans le même contexte, Renard ajoute dans ce manuel d’utilisation un autre point qui pourrait aider les Fennecs le jour J. Il explique : »J’ai affronté les Égyptiens et aussi les Algériens. Je dirais que les deux équipes se valent. Mais il se pourrait que l’avantage du terrain est un plus pour les Pharaons. L’Égypte a un effectif expérimenté. Une génération qui n’aura plus la chance de jouer un autre Mondial. C’est une équipe vieillissante qui fera tout pour prendre part à cette joute mondiale », dira-t-il sans prendre des airs alarmistes, carde l’autre côté, autrement dit,chez les Verts « Il y a une équipe très solide défensivement et qui possède beaucoup d’arguments pour contester la première placeaux vétérans égyptiens », rassure-t-il.

Renard ajoutera que les Algériens savent qu’un « match explosif vu la rivalité entre ces deux nations les attend au Caire. L’avantage du terrain ne les impressionnera pas, car un Bougherra, qui vit quotidiennement cette pression en Écosse, ne sera ni surpris ni impressionné par l’ambiance du Cairo Stadium. C’est dire que l’Égypte doit utiliser d’autres arguments que cette arme de la pression pour éliminer l’Algérie ».

Le coach français se « permet de donner », comme il le soulignera, quelques conseils aux camarades de Antar Yahia : « J’insiste sur le fait de jouer sans la peur au ventre, car malgré tout, ce que vivront les Algériens en Égypte est semblable à ce qu’on a vu à Blida. Plein de drapeaux et un public impressionnant. Quelque part, ça motive. Ils ne seront pas dépaysés de l’ambiance des stades algériens avec une différence aux lieux du vert c’est le rouge qui dominera dans les tribunes. » Avant de clore son intervention, Hervé Renard n’a pas manqué de souhaiter une  bonne chance aux Algériens.

Donc, union, persévérance, prudence et courage, quatre armes que devra avoir chaque Vert. L’UPPC est donc l’arme du Fennec le 14 novembre prochain.