Comment chasser les jihadistes du nord Mali, Révélations sur l’opération envisagée et encouragée par la France

Comment chasser les jihadistes du nord Mali, Révélations sur l’opération envisagée et encouragée par la France

Paris continue son forcing dans la perspective d’une intervention militaire dans le nord- Mali pour en chasser les jihadistes. Selon divers sources françaises, Paris qui a mis les bouchées doubles tout au long du mois d’août, lorsqu’il assurait la présidence du Conseil de sécurité des Nations unies, serait  prêt. Son Commandement des opérations spéciales (COS), déployé sur le terrain sahélien, notamment en Mauritanie, depuis 2008, est largement monté en puissance en entraînant notamment un groupe de forces spéciales, baptisé “Sabre”.

Évidemment, sa composante, comme ses lieux de stationnement, sont tenus au secret, mais les experts militaires savent que, globalement, les bases conventionnelles françaises sont implantées à Dakar et à Ndjamena et que le COS a pris des quartiers à Nouakchott et à Ouagadougou.

Ces mêmes experts auraient également relevé ces dernières semaines des mouvements au sein du COS autour et dans le Sahara sahélien avec l’injection de nouveaux groupes d’action en provenance de la métropole, du 1er RIPMay et du

13e RDP, avec une importante flotte de véhicules de patrouille spéciale, construits par Panhard qui a remplacé les véhicules légers tout-terrain (VLTT-P4), fabriqués par Peugeot.

Sans oublier le commando parachutiste de l’air n°10 (le CPA10) qui relève directement du COS. L’opération serait pluridisciplinaire, elle fera appel au COS et à des forces conventionnelles en matière de transport et de renseignement, l’immensité de la zone concernée, une vraie mer de sable, obligeant à des actions combinées entre forces terrestres et moyens aériens.

Les drones Harfang (fabrication EADS) pourraient être mis en action, au départ de la base de Sigonella, celle-là même que la France de Sarkozy avait mis en branle lors de l’opération “Harmattan” contre la Libye de Kadhafi. Sigonella abrite le nec plus ultra de la technologie militaire française. En outre, le COS pourra disposer des avions de transport d’assaut (ATA), des  Mirages F1CR (reconnaissance/bombardement) et Mirages CT (bombardement) et des  hélicoptères Gazelle, basés à Ndjamena. Paris prépare donc le terrain. Reste, maintenant, à la Cédéao de l’occuper, ce qui ne va pas de soi.

Parmi ses membres, des voix ne sont plus tout à fait d’accord pour une opération militaire, préférant stabiliser en priorité le pouvoir de Bamako pour réorganiser son armée qui est tout indiquée pour reconquérir ses territoires aux mains des islamistes.

Dans tous les cas, l’opération est à hauts risques et, telle que conçue par Paris, met en péril la crédibilité et la souveraineté de plusieurs pays du Sahel. Le péril français est par ailleurs pressenti par la communauté internationale qui traîne les pieds pour donner l’habillage juridique international à l’entrée dans la danse de la Cédéao.

D. B