Comment a été vécue la Nuit du doute : Faux suspense

Comment a été vécue la Nuit du doute : Faux suspense

Les achats sont faits, la maison est propre comme un sou neuf et les derniers vacanciers sont rentrés…

Tout est enfin prêt pour bien l’accueillir. Le Ramadhan est là. Son ambiance, on l’a sent dans nos marchés, dans nos ruelles et dans nos mosquées. Le mois tant attendu par la communauté musulmane du monde entier est arrivé, il ne restait plus qu’un seul détail : ce sera le lendemain ou le surlendemain ?

Le 29 chaâbane de chaque année, les Algériens vivent la Nuit du doute avec le même suspense. Le même débat classique revient, il anime toutes les familles algériennes ce soir-là. D’abord, il y a ceux qui en ont assez d’attendre et qui sont prêts à accueillir le mois sacré à tout moment, et ceux qui veulent encore un jour de plus.

Attendre n’étant pas ce que les Algériens font de mieux ; en début d’après-midi, les yeux sont déjà suspendus au tube cathodique. C’est alors que commence le traditionnel zapping d’une chaîne arabe à une autre. C’est comme cela que les familles algériennes cherchent une réponse à la question : «Avec quel pays va-t-on jeûner cette année ?» Elles attendent de savoir ce qu’ont annoncé les pays du Golfe et arabes, notamment la Libye, souvent en décalage par rapport à la communauté musulmane. «Cette année chez El Kadafi, le Ramadhan est annulé», ironisent les jeunes qui se dirigent vers la mosquée pour la prière du Maghreb.

Ces derniers ne manquent pas de blaguer au sujet de la Nuit du doute, allant même jusqu’à dire que «cette année, c’est la nuit de la certitude !» faisant allusion à la division du monde arabe au sujet du Ramadhan de cette année, sachant que l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis avaient annoncé, samedi, que le premier jour du mois de carême serait le lundi 1er août.

Si l’ambiance dehors se trouve devant les mosquées, à l’intérieur des maisons, l’attention est centrée sur le petit écran et ce qu’il réserve comme annonce fatidique. Le zapping ne prend fin qu’avec l’émission diffusée sur la chaîne nationale annonçant que le 1er jour du jeûne cette année coïncidera avec le 1er jour du mois d’août.

Une fois l’information officiellement annoncée, on ne sent plus le Ramadhan, on le vit. Les ménagères se précipitent pour vérifier qu’elles ont tout ce qu’il faut pour le s’hour, tandis que les plus tranquilles, elles, avaient déjà prévu le fameux couscous aux raisins secs.

Les plus jeunes se soucient de l’heure de la prière d’El Maghreb, synonyme de rupture du jeûne. Ainsi donnent-ils un coup de main aux petits débutants pour résoudre un problème d’arithmétique : «combien d’heures va-t-on jeûner ?» Mais avec l’appel à la prière d’El Icha, nombreux sont ceux qui rallient la mosquée pour la première nuit de la prière des Tarawih.