Cette 11e visite du Chef de l’Etat, dans la capitale des Hauts Plateaux, s’inscrit notamment dans un contexte politique et historique particulier. Les législatives, d’un côté, et la commémoration du 67e anniversaire des évènements du 8 mai 1945, de l’autre.
Fouad Irnatene et Abdelkader Yacef
Après la liesse, procurée par la victoire de l’équipe phare de l’Entente en finale de coupe d’Algérie, Sétif s’apprête aujourd’hui à commémorer une page importante de l’histoire de l’Algérie. Les évènements des massacres du 8 mai 1945. La capitale des Hauts Plateaux, joliment apprêtée, accueille à cette occasion le Président Bouteflika. Le moment est d’une forte intensité. Le centre de la ville antique Setifis vibre au rythme de l’évènement. Les préparatifs vont bon train. Tout est fin prêt.
Midi, des jeunes annoncent déjà la couleur à la place de l’Indépendance. D’une voix bien timbrée, ils scandent à tue-tête : «Bouteflika raissouna (notre Président)», «Bouteflika, l’homme des réalisations». D’autres enchaînent : «One, two, three, viva l’Algérie». Au fil des minutes qui s’égrènent, ce groupuscule se transforme en un essaim. Des citoyens de tous âges sont heureux d’accueillir le Président de la République. Il faut dire que dans la ville, cette visite est sur toutes les lèvres.
Outre les couleurs de l’ESS, Sétif était hier drapée du blanc, vert et rouge, couleurs de l’emblème national. Ici, les massacres du 8 mai 1945 qui constituent un de ses épisodes douloureux du pays ont une charge émotionnelle différente.
C’est d’ailleurs pourquoi le Chef de l’Etat se rend à Sétif pour la commémoration des festivités officielles. Mais, pour le Président Bouteflika, il ne s’agira pas seulement de commémorer un évènement lié à l’histoire du pays, puisque dans son discours forcément à forte connotation historique qu’il devrait prononcer dans la journée, il évoquera également le politique. Un discours attendu par tout un pays de par la symbolique du moment. Le choix de cette ville est significatif. Avec Kherrata et Guelma, Sétif est l’autre wilaya ayant connu l’un des plus tragiques bains de sang qu’a connus le pays en ces temps-là, et vu mourir des dizaines de ses enfants, voilà 67 ans. Dans la ville, les plus vieux ont le souvenir intact. C’est comme si c’était hier. Quant aux plus jeunes, ils affirment, à l’image du trio Mohamed, Linda et Salim, lycéens rencontrés au parc d’attraction, faire preuve d’assiduité pour connaître l’histoire riche de l’Algérie. Et c’est dans cette perspective de la culture de la mémoire que depuis son arrivée au pouvoir, le Président Abdelaziz Bouteflika n’a eu de cesse, lors de ses différentes interventions, fait de la réhabilitation de la mémoire collective une nécessité impérieuse, ou du moins l’un des dossiers auxquels il a accordé un intérêt particulier.
Aussi, tous les Sétifiens attendent avec impatience le discours de leur Président. En outre, il convient de préciser que cette 11e visite du Président Bouteflika s’inscrit dans un contexte politique particulier. Dans moins de 48 heures, l’Algérie, sous le regard de la planète entière, organisera un évènement de taille : les élections législatives.
Ainsi, le Chef de l’Etat aura à rappeler aux Algériens, comme lors de son message adressé aux travailleurs, la nécessité d’aller voter massivement afin de gagner la bataille politique. En prévision de cette consultation populaire, le Président n’a pas lésiné sur les efforts et mis à contribution tous les moyens, financiers, juridiques, humains et logistiques, pour faire du 10 mai une véritable fête de toute l’Algérie.
F. I.
