Commémoration du 55eme anniversaire de son assassinat: Recueillement sur la tombe de Feraoun à Tizi Hibel

Commémoration du 55eme anniversaire de son assassinat: Recueillement sur la tombe de Feraoun à Tizi Hibel

Il y avait foule, hier, au village de Tizi Hibel, dans la région des Ath Douala, où une cérémonie de recueillement a été organisée dans le cadre des activités commémoratives du 55e anniversaire de l’assassinat de Mouloud Feraoun et de ses cinq compagnons tués par l’OAS à Ben Aknoun le 15 mars 1962.

La cérémonie, qui a débuté dans la matinée d’hier avec un dépôt de gerbes de fleurs sur la tombe d’Ali Hammoutène, assassiné en compagnie de Mouloud Feraoun, Max Marchand, Salah Ould Aoudia, Marcel Basset et Robert Eymard, s’est poursuivie au cimetière de Tizi Hibel où plusieurs gerbes de fleurs ont été déposées sur la tombe de l’auteur du Fils du pauvre, en présence d’une délégation de la direction de la culture de Tizi Ouzou, des membres de l’association culturelle Mouloud-Feraoun, des membres des fondations Amirouche et Mustapha-Bacha et des autorités locales, représentées par le président d’APC d’Aït Mahmoud, le chef de daïra et d’une représentante de l’APW de Tizi Ouzou, ainsi que de nombreux habitants de la région.

Lors d’une prise de parole organisée sur la placette de ce village, jadis appelée Ighil Nezman, les intervenants ont tenu à rendre un vibrant hommage à ces six inspecteurs des centres socio-éducatifs froidement assassinés par l’OAS, la sinistre organisation créée par les nostalgiques de l’Algérie française. De vrais criminels que les présents n’ont d’ailleurs pas hésité à qualifier d’obscurantistes du même acabit que ceux qui ont assassiné par la suite Tahar Djaout. “L’assassinat de ces six intellectuels est un épisode qui continue de marquer la mémoire politique et historique algérienne car à travers eux – qui incarnaient le savoir – c’est l’intelligence que l’OAS a voulu tuer en Algérie”, a déclaré Farid Mahiout, au nom de la direction de la culture de Tizi Ouzou.

“Ce sont des cadres de haute valeur pour l’éducation algérienne post-indépendance qui ont été lâchement fusillés”, a regretté le fils d’Ali Hamoutène avant qu’Ali Feraoun ne prenne la parole pour insister sur l’importance de la perpétuation de leur mémoire pour les générations à venir. Pour sa part, Mohand Amokrane Ameur, porte-parole de la fondation Amirouche, a déploré que 55 ans après la mort de ces six intellectuels, leur idéal de liberté et de démocratie n’est toujours pas devenu réalité. Mais, a-t-il ajouté, “quel que soit le défi, il ne faut jamais céder à la fatalité”.

La cérémonie d’hier a été également l’occasion pour le P/APC, Slimane Alem, de saisir le chef de daïra afin de lui demander que le futur lycée de Béni Douala soit baptisé au nom de Mouloud Feraoun. Ce à quoi le représentant de l’État a répondu que le dossier est déjà au niveau de la commission de wilaya chargée des baptêmes. Pour rappel, un riche programme d’activités, dont des conférences-débats avec de nombreux universitaires et écrivains, des projections et des expositions, est prévu durant ces trois jours consacrés à la célébration de ce 55e anniversaire de l’assassinat de Mouloud Feraoun et de ses cinq compagnons.