C’est dans la salle archicomble du Théâtre régional Azzedine-Medjoubi d’Annaba que le secrétaire général du FLN a tenu son meeting, hier, à l’occasion de la commémoration du 24 Février. Un meeting qu’il a voulu grandiose, mais qui a tourné à la débandade à cause du trop grand nombre d’invités venus des wilayas voisines et qui ont été obligés de rester à l’extérieur de l’édifice
. Dès sa prise de parole et après avoir brièvement rappelé la création de l’UGTA et la nationalisation des hydrocarbures, évènements qui ont marqué la date historique du 24 Février, Amar Saâdani a brusquement changé de sujet pour s’en prendre aux membres de l’Instance de concertation et de suivi de l’opposition (Icso) pour leur prise de position en faveur de la grande manifestation antigaz de schiste, qui devait avoir lieu le jour même à In-Salah. Pour lui, les organisateurs de la marche et des sit-in prévus à travers les différentes wilayas du pays ne seraient que des inconscients qui mettraient en jeu la stabilité du pays, à un moment où, au contraire, les “citoyens doivent resserrer les rangs”.
Rappelant la situation qui a prévalu récemment au Yémen, en Libye et en Égypte suite à des marches de protestation, le SG du FLN a ouvertement menacé les chefs de parti qui cautionnent ce mouvement de protestation pacifique. “Que veulent ces gens ?”, interrogera-t-il, en prenant à témoin les
travailleurs sur le danger potentiel d’une telle
initiative.
Enfonçant le clou, il ne se gênera pas pour qualifier le mouvement de solidarité en cours de “complot ourdi par des responsables politiques et des personnalités influentes, qui veulent profiter du désarroi des populations du Sud, comme ils ont profité, dans un passé récent, de l’affaire Chakib Khelil pour ternir l’image de l’Algérie”.
Démagogue et abusant de la menace jusqu’à parler de lignes rouges qu’il ne faut pas dépasser, il prédira le pire pour les Algériens s’ils venaient à oublier les sacrifices consentis pour arracher leur Indépendance.
Sur sa lancée, Saâdani contestera le droit à la parole à un certain Parti des travailleurs qui n’aurait “aucune légitimité, parce que trotskyste, et donc non représentatif, de son point de vue, dans une Algérie musulmane”. Plus direct, il citera le PT dont la feuille de route n’aurait rien à voir avec les attentes des travailleurs algériens et qui n’a d’autres programmes que l’Otan, le complexe sidérurgique d’El-Hadjar, Chakib Khelil et Abdelhamid Temmar, “quatre lignes qui nous sont ressassées depuis dix ans”, ironisera-t-il.
Il ajoutera : “Louisa Hanoune se doit de dire la vérité au lieu de tenir des propos infamants à l’encontre du président de la République et de déclarer qu’il n’a pas respecté ses engagements, alors que tous les dossiers dont elle parle ont été justement pris en charge et résolus par ce même Président.”
A. A