Comme solution à la crise de l’emploi, Louh préconise la formation

Comme solution à la crise de l’emploi, Louh préconise la formation

Dans l’intervention qu’il a faite hier, dimanche 24 janvier, à l’ouverture des «Journées Portes Ouvertes sur la promotion de l’emploi», une manifestation organisée conjointement par son département ministériel et la Coordination nationale des Associations soutenant le programme du président de la République, Tayeb Louh, ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité Sociale, s’est longuement étalé sur la problématique de l’emploi dans notre pays.

Dans un premier temps, il a fait un bref retour sur la période 1990-1999 pour signaler que «durant celle-ci, et pour les raisons que tout le monde connaît, seuls 40 000 postes d’emplois, en moyenne, étaient créés annuellement dans notre pays ».

Abordant celle qui court de l’année 2000 à celle qui vient de débuter, il a déclaré, sans toutefois donner un quelconque chiffre estimatif global, que «les postes d’emploi qui y ont été créés, ont été nettement plus nombreux». Des résultats qu’il a attribués au développement économique que connaît l’Algérie depuis l’entame de ladite période» ; un développement induit, entre autres, a-t-il poursuivi, «par la réalisation d’une importante infrastructure de base ».

Et auxquels ont participé les différents dispositifs de promotion et de soutien à l’emploi mis en place; une manière de reconnaître que l’amorce de développement enregistrée ne pouvait pas, à elle seule, créer suffisamment d’emplois pour résorber le chômage ambiant alors. L’importance des résultats obtenus par ces dispositifs ont, selon le ministre, amené les pouvoirs publics «à procéder à leur évaluation ». Et ce, a-t-il précisé, «dans le sens d’une plus grande efficience». Cela a eu lieu à deux reprises : une première fois, en 2007 et une seconde, en 2008.

Des évaluations qui ont abouti à la mise en place, en complément de ceux existants qui ont, en l’occasion, été amélioré, d’un nouveau dispositif de promotion de l’emploi : le Dispositif d’aide à l’insertion professionnelle (DAIP); comme la majorité de ces prédécesseurs, destiné essentiellement à la promotion de l’emploi de jeunes ; une donnée que le ministre a expliqué par le fait que « la majorité des demandeurs d’emplois appartient à la frange juvénile de la population ». Dans la foulée, le ministre a exhorté les jeunes à se prendre en charge.

Plus direct, il leur a demandé de «se débarrasser de cette culture qui les pousse à chercher le confort d’un travail salarié» et d’oeuvrer à acquérir, ce qu’il a appelé «une culture managériale ».

Et ce, «en se lançant, leur a-t-il dit, dans la création de petites et moyennes entreprises, génératrices d’emplois et inductrices de développement économique». Mais, également, a-t-il poursuivi, «en se recyclant dans des spécialités autres que celles dans lesquelles ils ont été initialement formés ». Et à ce propos, il a annoncé que « le DAIP prévoit dans son volet formation une allocation de 3 000 DA pour tout jeune qui souhaite se former en vue de l’acquisition d’un poste d’emploi dans une spécialité autre que la sienne ».

L’insistance sur ce point, la formation des demandeurs d’emploi, s’explique par le fait, a déclaré, le ministre que «toutes les enquêtes, études et rencontres sur les causes du chômage effectuées et tenues ont démontré que celles-ci ne tenaient pas qu’à la faiblesse du nombre de postes d’emploi disponibles » mais qu’elles relèvent également «du déséquilibre entre les postes offerts dans les différentes spécialités» : «certaines sont trop demandées alors que d’autres, a ajouté Louh, ne trouvent pas preneur…».

D’où son insistance, susmentionnée, de la formation complémentaire des demandeurs d’emplois. Revenant aux résultats en matière de création d’emplois réalisés dans le cadre des dispositifs existants, le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité Sociale a révélé que durant l’année 2009, un total de 280 000 emplois a été créé grâce à ces dispositifs. Pour rester avec les mesures incitatives à la création d’emplois, il a rappelé celle que l’État accorde à toute entreprise embauchant un demandeur diplômé et qui consiste à prendre en charge une partie du salaire qui lui est versé. Et ce, a-t-il expliqué, «à raison de 12 000 DA/mois la première année, 10 000 DA/mois, la deuxième et, 8 000 DA/mois, la troisième ». Couplées au développement économique que connaît le pays, toutes ces mesures ont permis, a déclaré le ministre, «de ramener le taux de chômage de 11,3%, en 2008, à 10,2%, en 2009».

Poursuivant son intervention, le ministre a tenu à préciser que pour les pouvoirs publics «la véritable source de création d’emplois demeure, incontestablement, le développement économique». Ce qui explique, a-t-il ajouté, «la politique d’investissements dans les différents secteurs d’activité suivie par l’Algérie ces dernières années…». Cette conviction affichée ne signifie pas, toutefois, que les dispositifs mis en place vont perdre, de sitôt, le rôle qui est aujourd’hui le leur d’outils importants de création d’emplois.

Et ce, comme l’attestent les déclarations de Louh selon lesquelles «50% des 3 millions d’emplois devant être créés entre 2010 et 2014, le seront par lesdits dispositifs…».

Mourad Bendris