Comme en 1974, l’Algérie réintroduit la Palestine à l’ONU

Comme en 1974, l’Algérie réintroduit la Palestine à l’ONU

Par 

Dirigée par notre ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, la diplomatie algérienne est d’une efficacité remarquable. Elle vient de faire adopter par l’ONU une résolution en vue de «garantir la sécurité et la protection de la population civile palestinienne dans le territoire palestinien occupé, y compris dans la bande de Ghaza». Cette adoption est d’autant plus remarquable qu’elle intervient juste après l’échec essuyé, le 1er juin dernier, par le Koweït qui avait déposé un projet similaire devant le Conseil de sécurité de l’ONU et que les Etats-Unis avaient vite fait de bloquer par leur veto. La résolution algérienne a été, quant à elle, adoptée par 120 voix contre 8 (Israël, Etats-Unis, Australie, le Togo et… les Îles Marshall, Îles Salomon, Micronésie et Nauru). L’Algérie l’a fait en sa qualité de présidente du groupe de la Ligue arabe ainsi que par la Turquie qui préside le groupe de l’OCI (Organisation de la coopération islamique). Cette adoption dans un climat international des plus tendus sur la question palestinienne, notamment après le transfert de l’ambassade américaine à El Qods, rappelle un autre événement qui a eu lieu il y a 44 ans. C’était une année après la guerre israélo-arabe de 1973. Le président Abdelaziz Bouteflika venait d’être élu président de la 29ème session de l’AG de l’ONU. L’une de ces grandes décisions fut de faire admettre dans l’enceinte le leader palestinien Yasser Arafat qui fit un discours mémorable dont on retiendra «le fusil d’une main et le rameau d’olivier de l’autre». Par trois fois, il adjura les pays du monde entier de «ne pas laisser tomber de sa main le rameau» auquel cas il ne restera que la guerre. Une guerre qui dure, malheureusement, encore aujourd’hui. Avec un Etat hébreu toujours aussi belliqueux dont l’objectif principal est d’effacer la Palestine de la carte. Un Etat qui bloque le processus de paix. Qui refuse la solution à deux Etats. Qui exige d’être reconnu en tant qu’Etat «juif». Pour massacrer les civils palestiniens. Comme cela a été le cas à la frontière avec Ghaza le jour du transfert de l’ambassade américaine. C’est cette raison profonde qui a poussé l’Algérie à soumettre à l’Assemblée générale de l’ONU la résolution qui tend à protéger la population palestinienne des excès et des attaques disproportionnées de l’armée israélienne. L’arrogance et la nuisance de Tel-Aviv sont encore plus visibles depuis le départ du président Barack Obama et l’arrivée de Donald Trump. Même des pays arabes montrent des signes de rapprochement avec l’Etat sioniste. Sans compter leurs divisions insensées qui font le bonheur de Tel-Aviv. L’Algérie fidèle à elle-même, continue inlassablement à prôner la réconciliation interarabe. La meilleure preuve se trouve dans son soutien à la candidature marocaine d’organiser le Mondial de foot. Le «vivre ensemble en paix» qu’elle prône est loin d’être un slogan de circonstance!