On assiste à une prolifération inquiétante de pétards dans toutes les contrées du pays
Même les établissements scolaires et les hôpitaux ne sont pas épargnés par ce phénomène.
A l’approche de la fête du Mawlid Ennabaoui, célébrant la naissance du Prophète Mohammed (Qsssl), fixée cette année au 24 janvier courant, on assiste à une prolifération inquiétante de pétards dans toutes les contrées du pays. Un grand choix de pétards avec différents modèles de calibrage, donc à faible ou forte déflagration, sont exposés à la vente au vu et su de tout le monde. Le pétard dit «double-bombe» est le produit le plus demandé à cause de sa forte détonation. Sur les étals, on trouve également d’autres produits pyrotechniques ayant moult appellations: «chitana» (diablesse), «Zidane» (en référence au coup de tête de Zizou) et bien d’autres, plus ou moins dangereux, et dont les prix peuvent atteindre jusqu’à 1600 DA. Ces produits pyrotechniques sont à plus d’un titre, dangereux que font exploser les jeunes et les moins jeunes, dans les quartiers, les rues et les marchés.
Même les établissements scolaires et les hôpitaux ne sont pas épargnés par ce phénomène que les services de police n’arrivent pas à juguler pleinement. Salim, un jeune d’à peine 17 ans, propriétaire d’une grande table bien achalandée de produits pyrotechniques et autres de circonstance, confie que «certains parents se font accompagner par leurs enfants en bas âge et déboursent jusqu’à 5000 DA pour l’achat de pétards de différentes qualités». «En fin de journée j’arrive toujours à gagner entre 5000 et 10.000 DA de bénéfice net», poursuit-il avec fierté, en se gardant de dévoiler son fournisseur. L’usage des pétards sans aucune précaution relève de pratiques courantes chez nombre d’utilisateurs et provoque chaque année des blessures et lésions diverses sur toutes les parties du corps, notamment parmi les enfants âgés entre 10 et 15 ans. Il faut savoir que les pétards peuvent entraîner de graves blessures au niveau des yeux, des lésions auditives parfois irréversibles et même provoquer des blessures graves dont des mutilations (amputation de la main, des doigts, surdité, cécité), sans parler des risques d’incendie qui peut se déclarer surtout au niveau des matières inflammables.
Les produits pyrotechniques constituent toujours une source de danger pour les utilisateurs, mais aussi pour leur entourage (famille, amis, voisins, bébés, animaux…) A ce sujet, il est utile de dénoncer la responsabilité des parents qui cèdent aux caprices de leurs enfants par l’achat de pétards aux fins de divertissement, sans mesurer les risques auxquels ils sont exposés et les conséquences parfois tragiques qui peuvent en découler, pour eux-mêmes ou pour autrui.
Bien que prévue par le décret n°63-291 du 2 août 1963, qui stipule expressément l’interdiction de toute activité portant commerce, importation et utilisation des pétards en Algérie, la lutte contre cette activité prohibée ne semble pas bénéficier de l’intérêt qui lui sied au niveau des services concernés par l’application de la loi.
Pour Ahmed, quinquagénaire, rencontré à Belouizdad, «il faut que les services de l’Etat se mettent en branle pour contrer ce phénomène».
