Combattre le virus de la grippe en l’empêchant de se répliquer

Combattre le virus de la grippe en l’empêchant de se répliquer

la-grippe-est-une-infection-respiratoire-aigue-qui-peut_923915_800x600.jpgBloquer certaines enzymes impliquées dans le mécanisme inflammatoire de la grippe permettrait d’en réduire sensiblement l’impact, d’après des chercheurs de l’Inserm et de l’Institut Pasteur.

La grippe saisonnière est un véritable problème de santé publique responsable du décès d’environ 3 000 personnes chaque année en France. Certaines épidémies et pandémies grippales peuvent également conduire à une forte surmortalité. Les chercheurs essayent donc de trouver des solutions pour combattre ce virus dangereux. Une équipe de l’Inserm, de l’Institut Pasteur et du pôle de recherche Pasteur-Université de Hong Kong s’est intéressée à l’idée de bloquer la machinerie cellulaire qui permet à la grippe de se propager dans l’organisme, et plus particulièrement les calpaïnes, des enzymes impliquées dans le mécanisme inflammatoire.

Dans la revue scientifique American Journal of Physiology, Lung Cellular and Molecular Physiology, ils expliquent avoir observé, chez la souris, une inhibition du processus inflammatoire de la grippe au niveau du tissu pulmonaire en bloquant les calpaïnes. Ce processus permet également de réduire l’intensité de la réponse inflammatoire néfaste et d’augmenter le taux de survie du sujet infecté. Résultat : l’infection par le virus de la grippe à la fois saisonnière ou pandémique est limitée.

« Ces résultats apportent de nouvelles perspectives dans la lutte contre la grippe : le blocage de la machinerie des cellules de l’hôte serait en effet une alternative intéressante car il limiterait la pression sélective des traitements anti-grippaux et donc l’émergence de souches virales résistantes », précise l’Institut national de la santé. Les chercheurs veulent maintenant comprendre la nature précise des mécanismes qui réagissent à l’interaction entre les calpaïnes et le virus grippal. « Ces travaux permettront de confirmer le potentiel thérapeutique des calpaïnes », espèrent-ils.