Rien ne va plus chez nos voisins maliens et libyens. Ici, les combats armés et les tentatives d’enlèvements font rage, et ce, à quelques dizaines de kilomètres seulement du territoire algérien.
Face à ces menaces, le dispositif sécuritaire, déjà mis en place depuis des mois, a été renforcé côté algérien. Des troupes de l’ANP et des GGF sont mobilisés pour parer à d’éventuelles infiltrations d’hommes armés.
C’est l’insécurité totale à nos deux frontières sud-est et sud-ouest. En effet, des combats entre l’armée malienne et les rebelles touareg, de retour de Libye, font rage et ce, à quelques dizaines de kilomètres seulement du territoire algérien. Pis, sur la partie sud-est, les tentatives d’enlèvements d’Algériens et autres essais d’infiltrations des armes de guerre libyennes au profit d’Al Qaida au Maghreb se sont succédé ces derniers jours. Face à cette montée spectaculaire de l’insécurité, l’armée algérienne est sur le qui-vive. D’ailleurs, on vient d’apprendre qu’un vaste dispositif sécuritaire vient d’être renforcé sur les deux parties de nos frontières afin de faire face à toutes mauvaises surprises. En effet, des hommes armés jusqu’aux dents ont attaqué mercredi dernier la ville d’Aguelhok, dans le nord-est du Mali, rapportent des sources proches des services de sécurité, au lendemain d’attaques d’autres villes de la région par des rebelles touareg et d’anciens soldats libyens. L’offensive à Aguelhok, situé à 140 km au nord de Kidal, non loin de la frontière algérienne, a commencé mercredi avant l’aube. Des tirs à l’arme lourde ont été entendus, selon la même source. Le bilan de ces attaques n’est toujours pas connu, voire même si les assaillants sont liés avec le groupe de Touaregs et d’ex-soldats libyens qui ont attaqué mardi passé la ville de Menaka, située à 400 km au sud de Kidal. Les nomades touareg, qui ont lancé plusieurs luttes de guérilla ces dernières années pour obtenir la création d’un Etat souverain dans le Sahara, auraient reçu, selon les autorités maliennes, un afflux d’armes et d’hommes à la suite du conflit libyen. Leur dernière rébellion a pris fin en 2009. D’autre part, un soldat malien et plusieurs assaillants ont péri mardi au cours de l’attaque de Menaka. Mercredi, on ignorait si le gouvernement contrôlait toujours la ville, alors que les rebelles touareg disent qu’ils contrôlent deux villes entières. Ce rebondissement «attendu» des combats au nord du Mali risque de peser lourd sur la stabilité et la sécurité en Algérie, dans la mesure où les groupes terroristes affiliés à Al Qaida au Maghreb tentent de saisir l’occasion pour se repositionner dans la région du Sahel. Du coup, c’est l’insécurité qui va, encore une fois, refaire surface après les derniers enlèvements d’Occidentaux produits ces deux dernières années. Cela dit, les terroristes d’Aqmi, déjà très actifs, vont passer à la double vitesse du moment où les combats armés se poursuivent au nord du Mali. Le plus inquiétant dans cette nouvelle situation c’est la «vie» des forces de la coalition (Algérie, Mali, Mauritanie et Niger) qui sera sérieusement affectée. Du coup, le Mali sera occupé par cette sérieuse histoire des Touaregs et abandonné sa lutte contre les groupes armés d’Al Qaida au Maghreb. Une situation qui profite à Aqmi, mais qui n’arrange guère les pays du champ. En attendant jusqu’à où ira cette situation au nord du Mali, la lutte contre le terrorisme au Sahel sera sérieusement affectée. Autre chose qui inquiète l’Algérie, les récents enlèvements d’Algériens aux frontières sud-est, voire avec le voisin libyen. Ici, six Algériens ont été kidnappés, il y a près d’un mois par des insurgés libyens, qui se sont infiltrés sur le territoire algérien pour les kidnapper. Les ravisseurs libyens ont exigé l’extradition de la famille de Kaddafi, en Algérie depuis des mois après les combats armés qui se sont déroulés dans ce pays. Il a fallu l’intervention de hauts responsables algériens pour qu’enfin les six Algériens soient libérés par leurs ravisseurs. Quelques jours après, c’est le wali d’Illizi qui va subir le même sort. Mohamed Laid Khelifi a été enlevé par trois algériens puis emmené vers le territoire libyen pour être enfin libéré par des insurgés libyens de Zenitane. Face à ces menaces dans les deux parties de nos frontières, l’Algérie a été contrainte, ainsi, de renforcer son dispositif sécuritaire. Autrement dit, les patrouilles aux frontières sud-est et sud-ouest ont été renforcées ainsi que les moyens aériens. Aujourd’hui, le risques est à nos portes dans une région en ébullition.
Par Sofiane Abi
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