Nombre d’animateurs aujourd’hui travaillent en colonie pour passer des vacances tout simplement. Ils n’ont rien à voir avec le métier…
En réponse à une question sur le niveau des animateurs, de colonies de vacance, Larbi Lesak, représentant de la direction du sport de la wilaya d’Alger (DJS), inspecteur de la jeunesse et des sports, a souligné que le nombre d’enfants en colonie est en augmentation mais que la formation d’animateurs reste insuffisante. «Il y a également le manque de formation pour les formateurs. Ce qui affecte en quelque sorte la qualité des animations.
Par ailleurs, des volontés existent sur le terrain où l’on peut trouver des animateurs de bon niveau comme c’est le cas au centre de Zéralda». La DJS, pour rappel, se charge du suivi pédagogique des programmes éducatifs et pédagogiques des enfants de colonies de vacances et du suivi des animateurs sur terrain.
Le médecin du centre de Zéralda justement, le Dr Kamel Mustapha Tafiani, constate que «des éducateurs qui travaillent le reste de l’année dans des maisons de jeunes ou des centres continuent à faire un travail d’enseignant. Ils sont loin de la jeunesse.»
«On en trouve qu’un très faible taux dans les colonies de vacances, alors que normalement, leur fonction est d’encadrer des enfants. Ils sont formés pour la prise en charge de la jeunesse. On les trouve généralement dans les maisons de jeunes. Et beaucoup prennent leurs 52 jours de congé en été», a-t-il ajouté. Sur la formation des éducateurs, notre interlocuteur appelle à la révision de ses critères. «On n’apprend rien en 2 fois 10 jours. Ce n’est pas suffisant. Il faut revoir tout le système. D’autant plus que l’animateur se retrouve responsable d’un groupe 24h24.»
Le Dr Tafiani estime qu’il faut revoir les conditions d’acceptation des animateurs, avec au minimum le niveau terminale. «Nombre d’entre eux sont doués dans leur comportement avec les enfants et l’animation mais ils n’ont pas le niveau requis. Pourquoi les priver ? Pourquoi ne sont-ils pas exploités par le ministère de la tutelle ?». Noureddine Kaddour, directeur de colonie de vacances, nommé depuis 2004 précise : «Nous n’avons pas d’animateurs bien formés. Nous avons appris en tant qu’animateurs à vivre avec l’enfant H24 par amour pour l’enfant. Mais beaucoup d’animateurs aujourd’hui sont là pour passer des vacances simplement. Ils n’ont rien à voir avec le métier. Ils demandent combien ils seront payés avant toute chose.» «Leurs cabas ne comptent que leurs objets personnels. Pas de jeux, pas de déguisements ou des programmes pédagogiques à proposer, et cela malgré les efforts fournis par les directions de la jeunesse et des sports. Certains ne veulent pas perdre leur voix. D’autres viennent pour leur propre détente et pas pour l’enfant. Alors que parmi cette frange de la société des talents existent. Certains ont d’ailleurs été révélés lors des colonies de vacances», souligne-t-il. «Je me retrouve souvent à faire de l’animation et de l’encadrement de jeux que beaucoup d’animateurs ne connaissent pas.»
En outre, le médecin note aussi que c’est très difficile pour le personnel soignant d’encadrer une colonie de vacances. «Ce n’est pas très motivant. On doit gérer les enfants et tout le personnel du centre de vacances où la responsabilité est trop grande. On s’occupe aussi de l’hygiène et de la sécurité alimentaire et de la confection du menu qui doit être équilibré. Il y a d’énormes frictions entre le chef cuisinier et le gestionnaire la plupart du temps. Mais cette année, je note une amélioration par rapport à d’autres centres où j’ai activé. Il y a une bonne prise en charge des enfants», affirme-t-il.
Il faut savoir que la wilaya d’Alger compte actuellement 10 colonies à Sidi Fredj, à Tamentefoust, Staouéli et Zéralda.
S.L