Colloque national sur la Drogue et la Toxicomanie: Les chiffres des services de sécurité

Colloque national sur la Drogue et la Toxicomanie: Les chiffres des services de sécurité

Pour les trois corps de sécurité à l’échelle nationale, Gendarmerie, Sûreté et Douanes, les saisies de drogues dites dures ont augmenté de plus de 6 800% pour la cocaïne, de 100% pour le crack et plus de 658% pour l’héroïne, et cela, pour seulement les 11 premiers mois de l’année 2015.

Le nombre de personnes arrêtées et poursuivies pour trafic de drogue, incluant les consommateurs, les revendeurs, les convoyeurs, dépasse les 100 000, alors que le nombre d’affaires traitées a atteint les 73 977 de 2010 à février 2016. Ces chiffres disponibles au niveau de l’Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie (ONLCDT) renseigne sur l’étendue du phénomène en Algérie, qui entre de plain-pied dans les statistiques des pays consommateurs de drogues, y compris les drogues dures.

Ce constat a été jugé alarmant par l’ensemble des participants au colloque national sur la drogue qui s’est déroulé, hier, à l’université Oran 1, avec la collaboration du commandement régional de la Gendarmerie nationale. D’ailleurs, les différents intervenants représentant la gendarmerie ont souligné l’ampleur du trafic de drogue dont 70% des saisies sont effectuées sur le territoire national et introduite par voie terrestre, avec ces difficultés et contraintes que représentent les frontières, au demeurant, quel que soit l’État concerné. À titre indicatif, encore, le commandement de la Région 2 de la Gendarmerie nationale a annoncé qu’entre 2004 et 2016, le nombre d’arrestations pour trafic de drogue n’a cessé d’augmenter pour atteindre 15 505 personnes dont 47 étrangers, majoritairement de nationalité marocaine. Les saisies de cocaïne introduite principalement par l’Ouest représentent plus de 88 kg.

Le trafic de drogue, qui s’est internationalisé, représente un montant de 85 milliards de dollars, des sommes colossales qui, souvent, servent à alimenter le terrorisme et le trafic d’armes. D’ailleurs, en matière de crime organisé dans notre pays, les trafiquants de drogues arrivent en seconde position. Sur le plan de la prévention et de la prise en charge des toxicomanes, on note les remarques faites par Mme Sebaâ F. Z., enseignante psychologue, pour qui le phénomène de la consommation de drogue est propre à toutes les sociétés. Mais son ampleur, aujourd’hui, fait que l’on se retrouve face “à un fléau national touchant surtout des jeunes, cible des trafiquants de drogues”.

L’oratrice, qui est aussi membre du Conseil national de la femme et de la famille, et rapporteur spécial auprès de l’UA, insistera sur certains axes importants à dégager lors de ce colloque avec des recommandations urgentes à tenir, notamment en matière de prévention et de prise en charge en complément de la lutte menée par les services de sécurité. Pour la question de la prévention de la violence, notre interlocutrice estime que ce phénomène, relevé dans la société en général, peut être attribué à des personnes qui, dans 60% des cas, sont sous l’influence d’un psychotrope.