Le Commissariat du Festival culturel annuel du film amazigh ( FCNAFA) organise, demain dimanche à la maison de la culture de Tizi-Ouzou, un colloque international sur l’écrivain Mouloud Feraoun, en commémoration du 48eme anniversaire de son assassinat, le 15 mars 1962 à Alger.
Cette manifestation, organisée en lever de rideau de la 10eme édition du film amazigh qu’abritera la capitale du Djurdjura du 15 au 20 mars courant, prévoit à son programme une série de conférences sur les œuvres et l’homme que fut l’auteur du « fils du pauvre », animées par de prestigieux noms de la littérature des universités nationales et étrangères.
Que représente M. Feraoun pour un lecteur d’aujourd’hui ? 48 ans après la mort de l’auteur, qu’en est-il de la réception de son œuvre ?
Pourquoi certaines œuvres de l’auteur sont elles devenues des classiques dans les études littéraires?

Comment peut-on lire Feraoun à la lumière de l’actualité régionale et internationale? Telles sont quelques questions parmi d’autres auxquelles « tentera de répondre ce colloque, en préconisant d’autres stratégies de lecture des œuvres de Feraoun (…) », a indiqué le Pr Boussad Berrichi de l’université du Canada, dans une notice de présentation de cette manifestation.
Ce colloque sera mis en exergue par la présentation du film « Mouloud Feraoun », un documentaire de 52 mn réalisé sur l’auteur de « La terre et le sang » par le cinéaste algérien Ali Mouzaoui qui invite, à travers son œuvre, à « découvrir un auteur qui porte les grandes valeurs de l’Homme universel », estimant que « c’est au nom de l’homme que Feraoun se dresse contre les injustices, et qu’il est tourmenté par la guerre ».
Triste destin que celui d’un homme qui, à la veille de son assassinat, le 14 mars 1962, écrivait à ses camarades : « si mon ordre de mission n’est pas annulé, je dois être avec vous le 20 mars », propos transcris dans son journal qu’il tenait quotidiennement.
Mais il est dit qu’il n’écrira point la page du jeudi 15 mars 1962…
« La terre et le sang », « Le fils du pauvre », « Les chemins qui montent » et « Le journal » sont les œuvres majeures de cet émérite romancier qui considérait que « Les Fouroulou indigènes de tous les temps » n’ont que l’instruction comme alternative pour échapper à la dure condition de leurs pères d’être fellah ou immigré.
Mouloud Feraoun naquit le 08 mars 1913 dans une famille modeste de paysans, au village de Tizi-Hibel de Béni Douala, dans la wilaya de Tizi-Ouzou.
C’est en son village natal qu’il reçut les premiers rudiments de l’instruction, avant d’obtenir, en 1928, une bourse pour le collège de Tizi-Ouzou, et d’être reçu, en 1932, au concours d’entrée à l’école normale supérieure de Bouzaréah (Alger). Il prit pour épouse, en 1935, sa cousine Dahbia.
La déclaration de l’écrivain Albert Camus disant : « si j’ai à choisir entre la justice et ma mère, je choisirais ma mère.. « , faite en pleine guerre de libération nationale, a donné lieu à de vifs échanges épistolaires entre Feraoun et le Prix Nobel de littérature.
Il fut assassiné le 15 mars 1962, en compagnie de cinq de ses compagnons, tous inspecteurs d’académie, dans une salle de réunion du château royal de Ben Aknoun, où ils furent mitraillés par un commando de la horde OAS.