Le Conseil national des communes (CNC), affilié au Syndicat national autonome des personnels de l’administration publique (Snapap) entame à compter d’aujourd’hui une grève nationale de trois jours.
C’est ce qu’a indiqué, un communiqué de cette entité rendu public hier, précisant que la décision de renouer avec la protestation a été prise à l’issue de la réunion du Conseil national en date du 10 avril.
Un préavis de grève, faudra-t-il le rappeler, a été adressé au ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales ainsi qu’au ministère du Travail le 14 avril dernier. Cette action est motivée par la fuite en avant des pouvoirs publics quant à la prise en charge des doléances des travailleurs communaux.
C’est pourquoi, ces derniers, devant cet état de fait, se sentaient, tout bonnement, «marginalisés» voire même « exclus » de toutes les augmentations salariales et du régime indemnitaire sans omettre la classification catégorielle dans la nouvelle grille des salaires de la Fonction publique.
Et ce n’est pas la seule raison : ledit Conseil dénonce la précarité de l’emploi qui caractérise le travail des communaux qui souffrent, également, de la dégradation de leur pouvoir d’achat. Il faut souligner, dans cette optique que sur les 500 000 travailleurs des 1 541 communes du pays, plus de 20% des effectifs sont contractuels.
Une situation qui renseigne, si besoin est, de la précarité de l’emploi au sein de nos APC et qui démontre une fois de plus combien la plaie est profonde au moment où de côté des collectivités locales on continue d’observer la sourde oreille au lieu de prendre les mesures adéquates permettant de prendre en charge de la manière la plus concrète et sincère les doléances de ces travailleurs et par voie de conséquences en finir définitivement avec ce bras de fer.
Pour toutes ces raisons et bien d’autres, les communaux ont décidé de reprendre le chemin de la protestation afin d’exiger entre autres : la revalorisation du point indiciaire dans le but de garantir un salaire de base digne mais surtout en harmonie avec le coût de la vie, l’intégration de tous les contractuels sans exclusion aucune, dans leur postes respectifs, la promulgation du projet du statut particulier des communaux avec, notamment, la révision de l’actuelle classification catégorielle.
Les communaux revendiquent, aussi, la promulgation, dans les plus brefs délais, du régime indemnitaire, l’impérieuse nécessité du maintien de la retraite sans condition d’âge qui passe, inéluctablement, par l’abrogation de l’article 87bis de la loi 90/11 du Code de travail et enfin le respect des libertés syndicales et du droit à la grève qui est reconnu par la Constitution. Il convient de souligner à titre de rappel que les communaux ne sont pas à leur seule montée au créneau.
Et pour cause, ils ont tenu, tout récemment, un débrayage pour réclamer les mêmes doléances et la même cause. Sauf que les pouvoirs publics se sont confinés dans un silence de nécropole sans pour autant donner une réponse favorable à la plateforme de revendications des grévistes. Mieux encore, ces derniers ont eu un tout autre traitement : intimidations et menaces.
Amokrane Hamiche