La révision de la Constitution constitue une étape « cruciale » pour la commune algérienne en particulier, et le pays en général, a déclaré, hier, le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Bedoui, à l’occasion des portes ouvertes sur la commune organisées à l’Ecole nationale d’administration.
Lors de cette rencontre à laquelle ont pris part le wali d’Alger, le directeur général de la Protection civile, le SG de l’UGTA, des walis délégués et des présidents d’APC, le ministre a affirmé que l’avant-projet de révision constitutionnelle « renferme des réformes politiques profondes d’une extrême importance ». Son adoption devra permettre au secteur de l’intérieur et des collectivités locales l’entame de grands chantiers de réformes, puisqu’il est question de revoir de nombreux textes de loi se rapportant à la gestion des affaires publiques dont la loi sur les partis politiques, les associations, les élections, les marches et les rassemblements publics.
Sur un autre registre, la révision constitutionnelle devra permettre également la consolidation de la démocratie participative à travers la mise en place d’un cadre légal susceptible de consacrer la culture de l’implication du citoyen dans le développement national. « L’amendement de la Constitution devra renforcer davantage l’Etat de droit et les libertés individuelles et collectives », a souligné Bedoui, récisant que la commune est au centre de ce processus. « La commune est l’enceinte où sont appliquées les lois de la République et l’espace approprié pour l’application de toutes les politiques publiques du pays. C’est l’espace qui consacre la liberté du choix démocratique et la participation citoyenne », a-t-il estimé.
Le ministre a affirmé que l’Etat doit être aujourd’hui reconnaissant à l’égard des hommes et des femmes élus, ayant assumé pleinement leur rôle durant la décennie noire. A ce titre, il a rendu un grand hommage aux patriotes et aux agents communaux pour leurs sacrifices aux côtés de l’ANP. Bedoui a tenu à rappeler que la loi sur la réconciliation nationale « a assuré les conditions nécessaires pour le développement du pays ».
2016, l’année de la décentralisation
En plus de la numérisation des documents administratifs, d’autres projets sont en voie de réalisation au sein de la commune dont les missions seront diversifiées. En somme, Bedoui a annoncé que l’année 2016 sera celle de la consolidation de la décentralisation à travers la révision du système administratif des communes et des services publics de proximité. D’autres part, 2016 verra aussi la mise en application des mécanismes de soutien financier aux communes dans le cadre d’une dynamique économique nouvelle, et ce, en instaurant des technologies nouvelles de financement par le biais du fonds d’aide aux collectivités locales. Selon lui, pour répondre aux attentes citoyennes, il faut que la commune soit dotée d’un programme de travail en tant que cellule de base de l’Etat et pierre angulaire de toutes les politiques publiques.
« La commune doit assumer un rôle plus grand dans le développement économique. Lutter contre la bureaucratie et toutes les manœuvres douteuses avec des outils modernes est une exigence pour chaque élu. En plus des engagements pris dans le cadre de la révision constitutionnelle, les nouvelles lois en phase de préparation seront de nature à insuffler une nouvelle dynamique aux communes », a ajouté Bedoui avant de faire savoir qu’un décret présidentiel sera promulgué prochainement pour la création d’un observatoire du service public.
A cela s’ajoute la préparation d’une loi concernant la coopération et la consultation communales. Le but étant d’offrir à la commune la possibilité de jouer son rôle d’acteur important dans les réformes entreprises par l’Etat. La réhabilitation de la fiscalité locale et des ressources humaines fait partie des objectifs inscrits dans le cadre de la nouvelle approche du ministre.
La tenue de ces journées portes ouvertes sur la commune à l’échelle nationale coïncide avec une date historique, à savoir la publication de l’ordonnance numéro 67/24 du 18 janvier 1967 marquant la création de la première commune algérienne.