Ni les associations des établissements religieux ni les citoyens n’arrivent à mettre en place des mécanismes efficaces pour le ramassage des toisons.
De nombreux citoyens se plaignent des mauvaises odeurs dégagées par les peaux de moutons de l’Aïd étalées devant les mosquées et des essaims d’insectes attirés par ces toisons maculées de sang et de bouse. Une semaine après l’Aïd, les centaines de peaux de mouton données par les citoyens aux mosquées trainent toujours devant les bâtisses religieuses, à l’air libre, empestant les lieux d’odeurs de décomposition qui se font sentir à des dizaines de mètres à la ronde. “Je n’arrive pas à fermer l’œil à cause des odeurs qui deviennent insupportables la nuit”, nous dira un citoyen, agacé. En effet, ni les associations des établissements religieux ni les citoyens n’arrivent à mettre en place des mécanismes efficaces pour le ramassage des toisons, ni à dégager des endroits où stocker les peaux offertes par les fidèles afin d’éviter aux riverains le désagrément des mauvaises odeurs et des nuées d’insectes. Les mosquées qui ont accepté de recevoir ces dons des citoyens font aussi parler d’elles en mal ces jours-ci. Les langues se sont déliées, au sortir du prêche de vendredi, pour dénoncer la mauvaise gestion de l’opération de collecte des toisons de mouton par certaines mosquées en se demandant s’il n’est pas temps de songer, par exemple, à prévoir à l’avance des locaux retirés pour stocker les toisons ? Car il est vrai que laisser puer des tas de peaux de moutons aux portes des mosquées le temps que dure l’opération de collecte est tout simplement en contradiction avec la mission de préservation de l’hygiène, du confort et de la santé publique à l’intérieur et dans la proximité des mosquées que les comités religieux sont censés assurer. La mosquée Moubarek-El-Mili, au centre-ville de Mila, s’est tout simplement abstenue, cette année, de recevoir les dons de peaux de mouton, préférant ainsi se priver d’une respectable source de rentrées d’argent que d’importuner les citoyens. L’établissement a bel et bien averti les fidèles à l’avance de sa décision, mettant en avant les difficultés que pose l’opération. Quoique l’idéal ne soit pas ceci au vu des besoins en finances des mosquées, mais plutôt de recueillir les toisons offertes, en mettant en place un mécanisme de gestion autre que celui adopté jusqu’à présent.
KAMEL B.
