Collecte d’argent pour des Syriens présumés aux portes des mosquées d’Alger

Collecte d’argent pour des Syriens présumés aux portes des mosquées d’Alger

ILS DISENT AVOIR FUI LA VIOLENCE POUR S’ÉTABLIR EN ALGÉRIE

A Birkhadem, Aïn Naâdja, et un peu partout dans les localités d’Alger, les mosquées sont prises d’assaut par nombre de personnes se disant de nationalité syrienne et demandant une aide financière aux fidèles. C’est ce que nous avons constaté aux alentours de certaines mosquées de la capitale.

«Je suis syrien, aidez-moi. J’ai fui la Syrie, mon pays est en proie à la guerre, et je suis sans ressources financières», lance un homme, la cinquantaine, devant une mosquée de Aïn Naâdja. A la mosquée du centre-ville de Birkhadem, un homme est souvent là, exhibant un passeport bleu, preuve, pour lui, qu’il est de nationalité syrienne. «Aidez-moi à survivre», lance-t-il.

«Cet homme est là depuis un mois et demi, récoltant à chaque fois de l’argent. N’a-t-il depuis pas récolté suffisamment d’argent ?», s’interroge un citoyen. Il est vrai que de nombreux fidèles n’hésitent pas à mettre la main à la poche pour venir en aide à ces Syriens en détresse». «Frères, nous sommes de Syrie et nous sommes en difficultés financières», lance un autre homme rencontré à la mosquée de Birkhadem. «Celui-là, il vient parfois seul, parfois avec une fille, parfois avec deux filles et parfois avec une femme», diront des fidèles qui, dans de pareilles circonstances, font fi de la réglementation en vigueur interdisant la collecte d’argent non autorisée dans les lieux de culte.

«Les souffrances endurées par les Syriens nous imposent la solidarité envers eux», expliquent-ils. Il est à noter que nul ne sait si les lanceurs de SOS dans les mosquées sont véritablement syriens, ni si les passeports qu’ils exhibent sont authentiques ou falsifiés et encore moins quelle destination est réservée à l’argent collecté. A noter que 5000 Syriens sont établis en Algérie, selon une source proche de l’ambassade syrienne à Alger.

Nombre parmi la communauté syrienne établie en Algérie sont des femmes et des enfants. Selon une source, plusieurs Algériens établis en Syrie et mariés à des Syriennes sont rentrés au pays en compagnie de leurs familles, fuyant la violence qui ravage le pays. La communauté algérienne établie en Syrie est estimée à 5400, dont 600 sont installés à Homs et Daraa. Onze familles algériennes ont quitté la Syrie pour rentrer en Algérie depuis le déclenchement de la violence, annonce-t-on à l’ambassade algérienne à Damas.

La possibilité de rentrer au pays existe pour les Algériens établis en Syrie puisque trois vols hebdomadaires relient toujours Damas et  Alger.  La Syrie est, également, devenue une Mecque pour nombre de djihadiste algériens, rappelant la guerre d’Afghanistan dans laquelle de nombreux islamistes d’Algérie et de nombreux autres pays, ont été enrôlés par Al-Qaïda d’Oussama Ben Laden avant de revenir, aguerris, activer au sein de groupes terroristes, comme le GIA (groupe islamique armé) sur le sol algérien, est-il utile de rappeler.

M. A