Les habitants de Haï Nasr anciennement connu quartier Israélite (Derb) sont sortis dans la rue ce dimanche pour la deuxième journée consécutive, pour manifester leur mécontentement, se sentant abandonnés à leur triste sort par les autorités locales.
A 19h, les policiers étaient toujours visibles aux alentours du quartier et la tension perceptible chez les jeunes qui ont déclaré à AlgériePLus » qu’il n’ y a qu’une seule mort, autant mourir pour une cause » prétendant » défendre leur honneur et dignité en tant qu’Algériens relégués aux oubliettes « . Ils se sont donné rendez vous, lundi matin pour connaitre la réponse réservée à leurs doléances remises au wali d’Oran.
Pour rappel, hier samedi, ces mêmes habitants avaient occupé l’espace public devant le siège de l’unique APC d’Oran qu’ils avaient même tenté de brûler, pour revendiquer leur droit au logement qu’ils attendent depuis les années soixante dix. Abdelkader qui est un ancien habitant de ce quartier nous a révélé, que les demandes de logement de certains habitants, déposées auprès de l’OPGI depuis les années soixante dix, sont toujours non satisfaites à ce jour, alors que des citoyens venus d’ autres régions du pays avaient pu bénéficier de logements durant les années quatre-vingt.
D’autres contestataires ont exigé que l’OPGI, revoit ses copies afin de vérifier et de donner les raisons qui ont concouru à ignorer leurs demandes de logements. Ils sont conscients qu’il y avait favoritisme dans les attributions de logements. Âmi Ahmed a habité dans ce quartier en 1962, il soutient les revendications des habitants en paraphrasant la fameuse phrase lancée par le Président de la République lors de sa visite à Oran, quant il a dit qu’ Oran a vécu 20 années sous la matraque. Une dame ajoutera que la Hogra est de mise à Oran. Elle dit compter beaucoup sur le ministre de l’intérieur pour mettre un terme aux attributions fantaisistes de logements.
Les renforts de police dépêchés sur les lieux, n’ont pas dissuadé les manifestants dont les plus jeunes diront qu’ils vont aller plus loin s’il le faut » Si les services de l’Etat nous laissent sombrer dans l’attente « . Les plus âgés se sont exprimés avec sagesse en réclamant que le wali rende visite à leur quartier afin de dialoguer avec lui. Comme toujours dans ces cas, chacun campait sur sa position, les policiers veulent évacuer les lieux et la voie publique et les contestataires exigeaient d’abord la présence du wali.
Finalement des responsables sont venus sur place et pour calmer la protesta, ont promis d’étudier la situation des habitants. Alors que les jeunes du quartier ont promis de rééditer leur mouvement si rien ne leur apparaît à l’horizon. Plus tard en fin d’après midi, huit véhicules bondés d’individus, armés de gourdins et d’armes prohibées, ont fait irruption dans le quartier du Derb. » Non! dira un jeune du quartier, ce ne sont pas des » baltaguias » mais des délinquants d’autres quartiers venus se venger pour une histoire de meurtre.
Haï Nasr (Derb) est parmi les plus vieux quartiers d’Oran, mis sous quarantaine depuis les années quatre-vingt par les responsables de l’autorité locale, relégué aux oubliettes. Plusieurs immeubles se sont effondrés et d’autres menacent ruine, ce qui a mis la puce à l’oreille de certains » investisseurs » qui convoitent les terrains de quartier à l’exemple d’un immeuble qui s’est effondré il y a quelques mois et aussitôt son assiette a été récupérée par un individu qui l’a transformée en parking.
