Les procédures de passation des marchés publics continuent de faire l’objet de critiques de la part des opérateurs économiques en Algérie.
Rencontrés au Salon international des travaux publics (SITP), qui se tient en ce moment à la SAFEX, ces opérateurs estiment que l’actuel code des marchés publics reste trop rigide en dépit de toutes les nouvelles dispositions introduites par voie de décrets dans ce code adopté fin 2012. Ils réclament plus de souplesses dans les procédures administratives et plus d’avantages pour les entreprises nationales comparativement aux sociétés étrangères.
Pour Mohamed Zaaf, chef de projet à la société JP Contracting, la durée de validation d’un marché après son attribution provisoire doit être réduite. « Six mois pour valider la passation définitive d’un marché est une durée très longue pour un entrepreneur. Cette lenteur dans l’approbation peut être préjudiciable pour l’opérateur, notamment dans le cas où le marché n’a pas été finalement validé », a-t-il déploré.
« La mouture actuelle du code des marchés publics ne favorise pas les investisseurs algériens », affirme de son côté le représentant d’Afitex Algérie, société spécialisée dans la production de géotextile. Selon lui, les entreprises nationales sont soumises à des conditions contraignantes. Il a cité, entre autres, la conformité aux normes européennes qu’il qualifié d’ailleurs d’« handicape » pour la grande majorité des entreprises algériennes. Pour lui, il est temps de donner confiance aux opérateurs nationaux et les faire participer dans la réalisation des grands projets. Mais cela ne peut être concrétisé sans qu’il ait une révision profonde du code des marchés publics, a-t-il précisé.
En revanche, Hocine Belhoul directeur des sondages et des essais au laboratoire central des travaux publics du groupe LCTP estime que les mesures introduites en 2013 dans le code des marchés publics ont consacré plus de souplesses dans les procédures de passations de marché, notamment pour les entreprises étatiques.
Selon Belhoul, les entreprises effectuent désormais des opérations d’achat ou de ventes d’un montant inférieur à 8 millions de dinars sans en avoir recours aux autorisations de la tutelle. Il suffit d’avoir l’aval du conseil d’administration. « Cela permet aux entreprises de gagner du temps et réaliser leurs projets dans les délais requis », a-t-il signalé avant de plaider pour la dépénalisation de l’acte de gestion.
Khelifa Litamine