Les pouvoirs publics s’attellent actuellement sur la finalisation de la modification du code des marchés publics, pour la troisième fois (2003, 2008, 2010) depuis sa promulgation en 2002, qui devrait voir le jour le mois prochain.
L’objectif de la révision de ce code, s’inscrit notamment dans le cadre des nouvelles procédures qui devraient bénéficier prioritairement aux entreprises algériennes, sur la préférence, et de garantir ainsi la possibilité d’assurer un maximum d’accès des entreprises algériennes à ces marchés.
En revanche, plusieurs opérateurs économiques relevant du secteur du BTPH, ont soulevé, hier, lors d’une table ronde sur « le code des marchés publics et le principe de la concurrence » tenue au Centre de presse d’El Moudjahid, les problèmes qui peuvent être négligés par les pouvoirs publics dans le cadre de l’application de ces textes sur le terrain, notamment la transparence dans la passation des marchés, les cautions, les délais de réalisations des projets, ainsi que la question d’approvisionnement et la pénurie des matériaux de construction, etc.
En effet, le président de la Confédération générale des entrepreneurs algériens (CGEA), M. Habib Youcefi, a tenu à affirmer l’importance de la modification de ce code.
Selon lui, ce code doit être transparent, dans la mesure où il peut assurer une possibilité de réaliser une répartition égale. « Il faut se demander qu’elle serait la part du marché que peuvent avoir les entreprises algériennes, notamment celles du BTPH, à travers ces marchés réalisés la plupart du temps par des entreprises étrangères.
Les pouvoirs publics doivent permettre à l’entreprise algérienne d’être une partie prenante dans ces marchés, et instauré l’attribution des marchés en toute transparence et égalité », a-t-il insisté, avant d’ajouter dans le même sillage qu’il existe des tas de problèmes que l’Etat doit résoudre, notamment ceux liés à la corruption, l’actualisation, les cautions, les révisions des prix, et les délais de réalisation accordés.
Selon M. Youcefi, il faut prendre en considération les conditions d’évaluation en matière d’approvisionnement des matériaux de construction, notamment le ciment, c’est une problématique que l’Etat doit prendre en charge, a-t-il souligné.
Sachant qu’on exportent du ciment vers l’étranger, alors qu’on n’arrive même pas à couvrir nos besoins locaux ; il faudrait d’abord satisfaire la demande locale pour pouvoir ensuite penser à exporter vers d’autres marchés à l’étranger.
Selon un autre intervenant, sur les 450 000 PME qui existent en Algérie, 160.000 PME relevant du secteur du BTPH, soit 40%, n’arrivent toujours pas à accéder aux marchés, si l’on prend en compte les contrats raflés par les Chinois. Il suggère, toutefois, d’encourager une certaine dynamique des sous-traitants pour pouvoir faire barrage aux entreprises étrangères.
Pour M. Djamel Djerad, expert comptable, le problème qui se pose selon lui, est au niveau des procédures, il s’agit de gérer les deniers publics. Par ailleurs, M. Mouloud Kheloufi, président de l’Association générale des entrepreneurs algériens (Agea), a pour sa part, mis l’accent sur les attentes des opérateurs algériens de ce code.
L’Agea, a-t-il souligné, recommande le relèvement de la caution de garantie (5%) au prorata de chaque situation, de fixer les délais de négociation, d’avenants et de situation à 30 jours, l’institution d’une commission paritaire de recours, de sanctionner les lenteurs dans les traitements des dossiers, la régularisation des travaux de sous-traitance et de tâcherons par une loi issue du code des marchés, et la prévention et la sécurité des ouvriers sur les chantiers.
Pour la question de la mise à niveau des entreprises nationales publiques et privées, il faudrait, selon l’interlocuteur, un programme spécifique pour les PME qui exercent dans le secteur du BTPH.
Samira H.