CNSEL-Ministère de l’intérieur: Le torchon brûle

CNSEL-Ministère de l’intérieur: Le torchon brûle

Le président de cette Commission, Mohamed Seddiki, a souligné, hier, que le département de Daho Ould Kablia doit répondre, favorablement, aux doléances exprimées, notamment en ce qui concerne le bulletin unique, l’inscription collective des militaires sur le fichier électoral, ainsi que la représentation des femmes.

Le ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales continue, toujours, de tourner le dos aux revendications de la Commission nationale de la surveillance des élections législatives (Cnsel). Pour faire son forcing, celle-ci (la Cnsel) envisage de saisir, une deuxième fois, le président de la République.

Le président de cette Commission, Mohamed Seddiki, a souligné, hier, que le département de Daho Ould Kablia doit répondre, favorablement, aux doléances exprimées, notamment en ce qui concerne le bulletin unique, l’inscription collective des militaires sur le fichier électoral, ainsi que la représentation des femmes. «Il est temps que les services concernés donnent des réponses claires à nos revendications », a-t-il tonné, lors d’une conférence de presse animée à Alger.

Pour lui, l’attitude du ministère de l’Intérieur pourra se répercuter négativement sur le taux de participation et la prise en charge des revendications de la commission qu’il préside pourra lui donner une certaine crédibilité. «J’ai peur de l’abstention», a-t-il lâché. Et de s’interroger : «Pourquoi ne pas utiliser le bulletin unique après l’avoir fait en 1988 et 1991 d’autant plus que celui-ci a donné ses résultats dans certains pays, dont la Tunisie ?».

À en croire ses dires, la Cnsel est neutre dans son travail, car elle ne reçoit des instructions d’aucune partie. «Nous sommes des militants qui veulent à ce que les élections législatives soient propres et nous ne percevons aucune somme en contrepartie », a-t-il déclaré, soulignant que l’ère des quotas est révolu.

Par ailleurs, Mohamed Seddiki a fait savoir que la Commission nationale de la surveillance des élections législatives va saisir, une deuxième fois, le président de la République dans le cas où le ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales continuera à faire la sourde oreille à leurs revendications. «C’est le premier magistrat du pays et c’est à lui d’assumer les responsabilités, car nous ne sommes qu’une simple commission qui veille à ce que les prochaines élections se déroulent dans de bonnes conditions», a-t-il dit.

Questionné pour savoir si la Cnsel va se retirer avant le scrutin de 10 mai dans le cas où le Président ignorera ses doléances, Mohamed Seddiki n’a pas écarté cette possibilité dont la décision sera prise par la majorité des membres de cette commission. Le président de la Cnsel n’est pas allé par trentesix chemins pour dire que les vieilles pratiques de fraude existent toujours et que des parties essaient de porter atteinte à la crédibilité de ces élections.

Pour sa part, Lourari Rachid, membre dans cette commission n’a pas mâché ses mots pour dénoncer le silence des services concernés, quant aux doléances soulevées. Le même orateur a, également, dénoncé le fait que les recours qui ont été présentés par la Cnsel n’ont pas été traités même après avoir été approuvés par les autorités judiciaires compétentes.

«Comment peut-on expliquer le fait que les décisions des autorités judiciaires ne sont pas prises en considération bien que celles-ci (les décisions) soient exécutoires? », s’est-il interrogé. Néanmoins, il convient de rappeler que la Commission nationale de la surveillance des élections législatives a décidé de reprendre ses activités, lundi, après un gel qui a duré une semaine.

Mohamed Seddiki a déclaré, à ce propos, que cette décision a été prise à l’issue d’une réunion de ses membres issus des différentes formations politiques (44 partis), et ce, bien que le département de Dahou Ould Kablia n’ait pas pris en charge leurs revendications.

«Les membres de la Commission ont examiné les autres démarches à entreprendre, afin d’amener les pouvoirs publics à répondre à leurs propositions visant, notamment, à garantir des élections transparentes», a-t-il ajouté sans toutefois donner de détails sur ces «démarches».

Soufiane Dadi