CM 2014 : quelle équipe d’Algérie face au Bénin ?
Opposés au Burkina Faso dimanche, les Fennecs se sont imposés (2-0) sans trembler, mais sans séduire pour autant. Les hommes de Vahid Halilhodzic, qui a tenté plusieurs schémas pour l’occasion, ont livré deux mi-temps très inégales. Bilan et perspectives en six points alors que se profile la rencontre au Bénin, dimanche prochain lors de la 4e journée des éliminatoires de la Coupe du monde 2014.
Deux bons gardiens, une seule place
Dimanche, Vahid Halilhodzic a confié les cages algériennes à un gardien différent au cours de chaque période. Azzedine Doukha a tenu les buts en première période, avant de céder sa place à Raïs M’Bolhi après la pause. Bien qu’ils aient été peu sollicités, les deux portiers algériens ont bien fait ce qu’ils avaient à faire. Doukha a sans doute eu l’occasion la plus chaude à négocier (frappe d’Aristide Bancé à la 13e, qui a obligé le gardien à se coucher sur sa droite) et s’en est bien sorti. Suffisant pour bousculer la hiérarchie des portiers aux yeux du technicien bosnien ? Le gardien de l’USM El Harrach se sent en tout cas prêt à enfiler les gants de titulaire face au Bénin, comme il l’a fait savoir.
Qui aux côtés de Belkalem ?
Essaïd Belkalem a été solide et rassurant, comme à son habitude. Il est, comme tous ses coéquipiers, pris de vitesse sur l’occasion de Bancé (13e) mais parvient tout de même à gêner le tir de l’attaquant burkinabé. Sa sortie à la 65e afin de le préserver (il souffre du mollet depuis une dizaine de jours) laisse à penser qu’il sera titularisé dimanche.
Aux côtés du défenseur de la JS Kabylie, Halilhodzic pourrait être tenté de relancer « Magic » Bougherra, élément le plus expérimenté de l’arrière-garde algérienne, possédant la faculté de rassurer ses coéquipiers (il était d’ailleurs capitaine dimanche). Plus apparu en équipe nationale depuis un an, le défenseur de 30 ans a rendu une bonne copie. Surtout, il a fait taire ceux qui doutaient de son état de forme. Avec une très belle montée à la 64e, il a prouvé qu’il était en jambes. Peu convaincant en milieu défensif face au Burkina Faso, Carl Medjani postulera lui aussi à une place en charnière centrale face au Bénin. Rafik Halliche est également toujours en course, mais semble partir avec une longueur de retard.
Au milieu, ça se bouscule
En purs milieux défensifs, Mehdi Lacen et Mehdi Mostefa, discret dimanche au poste de latéral droit, peuvent postuler à une place dans le onze de départ face au Bénin. Peu présents en première période, Saphir Taïder et Adlène Guedioura ont été les premières victimes du bloc mis en place par les Burkinabé, obligeant les Verts à abuser de longs ballons en sautant leur milieu de terrain. Baisse de régime des visiteurs aidant, les deux Fennecs se sont réveillés après la pause. Le joueur de Bologne a enfilé, un peu par défaut, le costume de meneur de jeu et s’est montré plutôt à son avantage dans ce rôle. Quant à Guedioura, il a fait preuve d’une forte activité et s’est montré aussi bon à la récupération qu’en phase offensive, avec plusieurs frappes à signaler.
Un 4-3-3 et un 4-5-1 assez similaires
Tactiquement, seule la ligne du milieu est impactée selon qu’Halilhodzic opte pour un 4-3-3, comme dimanche, ou un 4-5-1, comme face au Bénin à l’aller (2-0). Dans le premier cas, les Fennecs jouent avec un seul milieu défensif placé derrière deux milieux centraux, ce qui laisse les clés du jeu à Saphir Taïder. Avec le second système, le Bosnien opte pour deux milieux défensifs, en soutien d’un vrai meneur de jeu (Yacine Brahimi ? Foued Kadir ?). Au final, les deux systèmes de jeu sont assez similaires, mais le 4-3-3 s’appuie davantage sur les ailes, secteurs où les Verts sont mieux armés en attendant un éventuel retour de Ryad Boudebouz en sélection.
Djebbour, c’est grave docteur ?
Avec les Fennecs, Rafik Djebbour n’a plus trouvé le chemin des filets depuis un an et 5 rencontres (sa dernière réalisation remonte à mai 2012 face au Niger, 3-0). Mis à part une frappe en pivot bien captée par Daouda Diakité en début de match (4e), le joueur de 29 ans n’a pas montré grand chose et a même été remplacé à la mi-temps. Le rendement de l’attaquant avec les Verts inquiète. Sous les couleurs de l’Olympiakos, il a pourtant scoré à 20 reprises cette saison. En raison de la méforme de Dejbbour, Islam Slimani s’impose comme l’avant-centre indiscutable et fait office de valeur sûre. Hilal Soudani est également indéboulonnable sur l’aile gauche.
Nabil Ghilas, une première plutôt ratée
Très attendue, la première en équipe nationale d’un Nabil Ghilas auréolé d’une flatteuse réputation n’a pas forcément débouché sur la réussite escomptée. Le joueur de Moreirense (13 buts en championnat portugais cette saison) ne s’est pas montré sous son meilleur jour, touchant peu de ballons et disparaissant périodiquement des débats. A sa décharge, il n’était pas aligné avant-centre, son poste de prédilection, mais ailier droit.
Le buteur de 23 ans a néanmoins été indirectement à l’origine de l’ouverture du score en effectuant une passe haute dont Djebbour a manqué le contrôle et que Diakité a relâchée sur Soudani (34e). Davantage présent en seconde période, c’est, malheureusement le raté de l’attaquant face à Abdoulaye Soulama sur une très belle talonnade de Slimani (71e), que le public retiendra. Sofiane Feghouli lui sera sans doute préféré lors du prochain match.