Entre le FFS et la Coordination nationale des libertés et de la transition démocratique (CLTD), ce n’est plus la compétition. C’est la confrontation. Le choc des initiatives avec tout ce que cela charrie comme conséquence risque de peser lourd sur le sort de l’une comme de l’autre. Le pouvoir reste en spectateur. Depuis l’annonce, par le président du MSP, membre de la CLTD, du lancement de nouvelles consultations avec le pouvoir et l’opposition, c’est l’emballement général. Le président du MSP, Abderrazak Makri a clairement signifié que la CLTD qui veut une période de transition est en concurrence avec le FFS qui veut l’organisation d’une conférence de consensus national.
Dès lors, on est devant un fait inédit: le MSP qui s’est allié avec le pouvoir pendant près de deux décennies accuse le FFS qui s’est opposé au système depuis sa création en 1963 de travailler pour le pouvoir. Rien que cela. Au lancement de l’initiative du FFS, la CLTD a accusé le parti d’Aït Ahmed de vouloir saboter son projet et aider le pouvoir à rester alors que l’objectif recherché était d’aider le pouvoir à partir. Mais aujourd’hui, on assiste à l’inversement des choses. C’est la CLTD qui regroupe le RCD, le MSP, Jil Jadid, le Mouvement Ennahda, le FJD et Ahmed Benbitour, ayant déjà lancé son projet d’une transition démocratique en organisant la grandiose conférence de Zéralda le 10 juin 2014, qui viserait à casser l’initiative du FFS. Selon les observateurs, la CLTD aurait mieux fait de boycotter la conférence du FFS, comme elle a boycotté les consultations sur la révision de la constitution au lieu de s’inscrire dans une concurrence qui n’a pas lieu d’être. Même si Mohamed Nebbou, premier secrétaire du FFS explique que son parti n’est en concurrence avec aucun autre parti ni aucun autre projet, il n’en demeure pas moins que la confrontation est à son paroxysme. Le FFS prévoir d’organiser la première phase de la conférence le 24 février. Pour concrétiser cette concurrence, la CLTD a décidé d’organiser des manifestations à travers les 48 wilayas du pays le même jour. Les deux parties ont choisit une date symbolique : l’anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures.
Mais la grande question qui se pose : qui des deux initiatives a plus de chance d’aboutir ? Les partis au pouvoir se disent en faveur du projet du FFS tout en mettant des lignes rouges. Ils rejettent dans le fond et dans la forme le projet de la CLTD. Cela n’est cependant pas un gage pour le succès du projet du FFS qui sera boycotté par la CLTD où l’opposition est structurée.
Le FFS rencontre le RND aujourd’hui
Dans le cadre des consultations bilatérales préliminaires en vue de la tenue de la conférence nationale de consensus, les dirigeants du FFS auront, aujourd’hui, une rencontre bilatérale avec les responsables du RND. Cette réunion est convenue lors de la première rencontre FFS-RND, tenue le 21 octobre 2014. elle intervient au lendemain de la rencontre FFS-FLN où ce dernier parti a annoncé sa participation à la conférence de consensus avant de renoncer à sa décision avant-hier, jeudi.