Clôture du 15e forum international de l’énergie : Encourager la transition énergétique.

Clôture du 15e forum international de l’énergie : Encourager la transition énergétique.
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«La conjoncture économique actuelle du pays ne nous permet pas de lancer de nouveaux appels d’offres pour l’exploration pétrolière. On n’a pas de chance pour réussir si on le fait, sauf si les entreprises étrangères sont prêtes à nous accompagner dans ce type de réalisations ; nous sommes prêts à aller avec elles», a indiqué, hier, le ministre de l’Énergie, Noureddine Bouterfa, lors de la conférence de clôture des travaux du Forum énergétique,  organisé au Centre international des conférences (CIC), à Alger.

Il a précisé toutefois que, pour le moment, l’Algérie peut avoir des partenariats et non pas de nouveaux appels d’offres. Selon le ministre, la conjecture actuelle, imposée par la chute des prix du pétrole sur le marché mondial et qui dure depuis deux ans, est la cause principale du recul des investissements dans le secteur des hydrocarbures. «Les investissements dans ce secteur ont baissé de 50% entre 2015 et 2016, empêchant les entreprises d’aller vers de nouvelles découvertes pétrolières», a fait savoir M. Bouterfa, en déplorant toutefois  les répercussions négatives de ce ralentissement sur le lancement et l’avancement des projets. Il a insisté sur le fait que la chute des cours de pétrole enregistrée depuis 2014 ne peut arranger ni les pays consommateurs ni les pays producteurs.

Pour M. Bouterfa, il ne peur pas y avoir un investissement avec des prix à moins de 50 dollars le baril, et c’est le sujet qui a été abordé par la majorité des entreprises, dira-t-il. «Les pays sont dans l’obligation de développer les énergies renouvelables, tout en trouvant les moyens de les gérer.»

Pour faire face à l’évolution négative du marché pétrolier, les pays se sont accordés sur la nécessité d’encourager la transition énergétique via le développement des énergies renouvelables qui est une alternative durable, contrairement aux énergies fossiles.

LG Algérie

Le dialogue qui a regroupé tous les ministres et délégués participant à cette rencontre s’est articulé sur le développement industriel, humain et des énergies renouvelables.

Pour ce qui concerne l’Algérie, le ministre a affirmé qu’un travail se fait sur cette transition énergétique : «Nous avons commencé, il y a déjà des projets mis en services.» Il a cité, dans ce sillage, le programme de près de 300 MW qui sont mis en service en centrale photovoltaïque, notamment celui des 4.000 MW qui va être lancé : «Je pousse les choses pour qu’on puisse démarrer d’ici la fin de l’année dans le processus», lance-t-il, en indiquant toutefois que la transition commence en Algérie.

Pour ce qui est des résultats tirés du forum pour la réglementation de la situation du marché mondial du pétrole, M. Bouterfa a indiqué que le forum n’a pas pour but de trouver des solutions à ce sujet, mais de poser les questions, notamment d’essayer de les résoudre avec le fait que chaque partie entre producteurs et consommateurs arrive à une suggestion. «Puisque nous sommes dans un marché qui est régi par la loi de l’offre et de la demande, les outils deviennent très complexes. Aujourd’hui, il est clair qu’il faut agir sur l’offre pour pouvoir déstabiliser ce marché. Dès qu’on commence à manipuler ce marché, cela veut dire qu’indirectement ce marché de l’énergie a besoin d’être un peu régulé et que la loi de l’offre et de la demande ne s’applique pas d’une manière rationnelle à un tel marché d’énergie qui est régi par diverses interactions, sauf si on veut continuer à évoluer d’une manière erratique.»

Le SG du Forum, Xiansheng Sun, a salué les efforts de l’Algérie pour l’organisation de cet événement

Le ministre a rejeté cette idée d’évoluer d’une manière erratique parce qu’il ne sera pas possible «de préparer l’avenir» qui est la plus grande préoccupation. «Est-ce que cette situation ne vas pas créer une autre plus complexe dans les années à venir ? D’où l’intérêt de tous les pays à trouver un compromis».

Celui-ci a, par ailleurs, salué les efforts déployés par les ministres étrangers pour assister à ce forum au vu de leur agenda «trop chargé» en cette période de l’année, sachant que la plupart des pays sont en train de finaliser leur loi de finances. «Ils ont eu d’énormes difficultés pour prendre ces 48h et venir assister à ce forum. Certains ministres étaient en dialogue avec leurs gouvernements à partir d’Alger. Donc, il est important de mesurer l’effort qui a été fait», a-t-il expliqué, en mettant l’accent sur le fait que «si ces ministre sont présents en Algérie, c’est que l’Algérie a une crédibilité qui lui est reconnue dans le monde entier».

Le ministre a souligné, sous un ton de soulagement, que les sessions tenues lors de ce forum «n’ont pas été perturbées par ce qui se passe dans les couloirs et hors des salles», en précisant que le dialogue s’est poursuivi sur tous les sujets, en l’occurrence celui de la transition énergétique. «Il y a une convergence sur la nécessité que la transition devait s’opérer, chose qui est claire. Une autre convergence sur les hydrocarbures qui vont demeurer des énergies, chose qui sera nécessaire, mais que la situation actuelle du marché ne devrait pas porter atteinte à cette transition», a-t-il souligné.

À une question relative au coût de l’organisation de cet événement par l’Algérie, M. Bouterfa a préféré dire qu’il vaut mieux se demander «ce qu’a apporté cette conférence à l’Algérie».

De son côté, le SG du Forum, Xiansheng Sun, a salué les efforts de l’Algérie pour  l’organisation de cet événement, estimant que les recommandations qui ont découlé  de ces deux jours de dialogue seront une bonne initiative pour aboutir à des solutions en adéquation avec le marché actuel. La prochaine édition du forum sera organisée en Inde et celle de 2018 sera co-organisée par la Chine et la Corée du Sud.