La clôture du Colloque international sur les villes historiques de la Méditerranée n’est pas une fin, c’est un au revoir, avec des recommandations dans les agendas de chacun des participants qui se sont rendus à Boussâada pour prendre part à cette rencontre.
C’est la dixième du genre depuis 15 ans où la conférence internationale a vu le jour. Généralement dans le langage usuel des spécialistes des villes anciennes, on utilise le terme “historique”. C’est-à-dire on remonte dans l’histoire de la ville. Comment a-t-elle été façonnée par le temps et par les hommes. D’abord par ses fondateurs et leurs familles, et tout au long des siècles et des générations qui se succèdent en réglementant la vie de la cité. Le cultuel (religieux) est par essence le fondement, le principal ciment des lois régissant la vie dans les cités. Ceux qui ont, par processus naturel ou exogène, été obligés de quitter le monde rural pour s’installer dans les villages ou aux abords des villes et métropoles ont été, poussés par la misère ou l’insécurité, à s’installer contre leur gré dans les banlieues des cités ou à l’intérieur, c’est ce qui bouleverse l’ordre établi et qui parfois influe négativement sur l’évolution. Aujourd’hui, sans que Boussaâda ne soit encore classée parmi les villes anciennes méditerranéennes des 14 pays membres de la conférence permanente, elle accueille les représentants de ses consœurs pour s’offrir et offrir les bonnes expériences. Elle se propose d’être la quarante-et-unième ville à intégrer la Cpvhm. Ce ne sont pas des salamalecs qui ont prédominé les travaux d’ateliers, mais la ville de Boussaâda a quoi offrir. Ses capitalisations cultuelles et culturelles, matérielles et immatérielles font d’elle une des villes les plus respectées et aussi les plus visitées. Cette aubaine ne peut être que bénéfique pour les Boussâadis. Il est vrai que les villes anciennes et historiques d’Algérie ont besoin de sortir de leur léthargie, mais aussi il est nécessaire que leurs environnements immédiats (du monde rural) soient sécurisés et doivent bénéficier de projets pour assurer leur avenir. La misère et les déséquilibres économiques sont des facteurs favorisant les disparités et l’enclenchement de l’exode rural. La séance inaugurale a été coprésidée par le secrétaire général du ministère de l’Agriculture et du Développement rural, qui a lu le message du ministre aux participants, et par le maire de Bethléem (Palestine), qui est le président d’honneur de la Cpvhm, Victor Baterseh, et qui a lors de son intervention souligné les difficultés de sa ville à se développer à la manière du reste des agglomérations méditerranéennes, “en raison de la surpopulation et de l’interdiction de construire imposée aux Palestiniens par l’entité israélienne”. “Aujourd’hui, notre ville est autorisée par les Israéliens à n’exploiter que 17% de son eau, tout le reste profitant aux Israéliens”, a ajouté M. Boutros, qui s’est félicité de cette rencontre qui “permet d’enseigner l’histoire des villes de la Méditerranée aux jeunes et leur offre l’occasion de sortir des réseaux sociaux de la toile de l’internet”. C’est autour de cette problématique que se sont tenues les journées de Boussaâda. Le thème est approprié : celui “des zones steppiques et des espaces oasiens” qui est la plate-forme de réflexion et de travail des maires, des experts et des professeurs d’université de ces villes qui participent à ce colloque. Les cinq ateliers tenus en plénière consacrent une large part aux patrimoines culturels matériels et immatériels et leur influence sur les cités. Tout comme le premier atelier, le deuxième consacre ses travaux au patrimoine culturel monumental et au savoir-faire. D’ailleurs, c’est ce qui fera son prolongement avec le troisième atelier dont la solution proposée : “L’agriculture liée au territoire et au développement rural durable”, c’est ce qui permettra de réguler les flux humains des exodes et des mouvements irréguliers imposés. Le quatrième atelier qui s’axe autour des interactions entre le local et le global et entre la ville et sa bonne gouvernance. Tous les ateliers ont été en plénière. Les six intervenants de chaque atelier ont exposé des méthodes de travail pour l’évaluation de situation ou des propositions pour l’avenir ou encore une expérience menée dans la ville de l’intervenant.