Abdelaziz Belkhadem, secrétaire général du FLN, n’a pas mis de gants, avant-hier, à l’ouverture des travaux de la session extraordinaire du comité central pour tirer à boulets rouges sur les redresseurs.
Il a estimé que leur discours est «stérile» et leur action n’est que «chimère» suite à leur menace de postuler aux prochaines échéances électorales sur la base de listes indépendantes ou sous la houlette d’autres formations politiques. Dans sa colère, le leader du FLN a clairement fait comprendre que le dossier de ses opposants est définitivement «clos».
En guise de réaction, les redresseurs se sont réunis hier pour préparer la riposte et ils devront rendre public un communiqué à cet effet aujourd’hui. Salah Goudjil, porte-parole de la coordination du mouvement de redressement et de l’authenticité contacté, hier, par nos soins, joue la carte de l’indifférence et se contente de dire que « nous sommes imperturbables, on maîtrise notre objectif et on connaît bien notre trajectoire ».
Mohamed Seghir Kara, membre de cette coordination, sort de sa réserve pour descendre en flammes Abdelaziz Belkhadem, et surtout le discours qu’il a tenu à l’ouverture du CC. Pis encore, il conteste le fait qu’il décide de ne plus tenir compte de leurs déclarations après épuisement de toutes les tentatives de réconciliation. «On existe et ce n’est pas à lui de fermer ou d’ouvrir le dossier», indique-t-il avant d’enchaîner : «Comment oser dire que rien ne se fait en dehors de la volonté du FLN. Au temps du parti unique, on n’a jamais entendu ce genre de discours. C’est de la pure provocation».
Pour confirmer qu’ils sont nombreux à se joindre au mouvement de redressement, M. Kara certifie que les récalcitrants constituent la majorité de la base. Preuve en est, affirme-t-il, «ils sont au nombre de plus de 40.000 adhérents, dont 22 cadres dirigeants». M. Belkhadem parle uniquement de 16 personnes qui ont boycotté le CC.
A noter que le comité central, qui devait clôturer ses travaux hier, a pris fin le premier jour dans la soirée. Il a appelé à encourager l’efficacité en matière de formation politique, et à accorder l’attention aux questions d’actualité nationales, régionales et internationales, et consolider les relations du parti avec les formations et organisations politiques.
Il a également exprimé «l’appui» des efforts de l’Etat dans la consécration de la justice sociale et la concrétisation de la solidarité nationale, saluant les efforts visant à «soutenir les jeunes, en facilitant les mesures d’obtention de postes d’emploi et en renforçant l’investissement».
Apres avoir mis l’accent sur le droit des peuples à l’autodétermination notamment celui des peuples sahraoui et palestinien et sur le respect des choix des peuples, leur souveraineté et leur unité, le comité a dénoncé l’ingérence étrangère dans les affaires internes des pays.
Il a, dans ce sens, condamné «le terrorisme», soulignant son attachement aux «hautes valeurs» de la réconciliation nationale. Le comité a, enfin, exprimé son soutien aux «positions honorables de la politique extérieure de l’Etat algérien», saluant les efforts diplomatiques nationaux fondés sur les bases de l’objectivité et de la sagesse.
