Le ministre des Transports, Amar Ghoul, a déclaré que de l’Algérie, vu sa position géopolitique, doit déployer des efforts colossaux pour moderniser le secteur.
Lors de son discours à la clôture des assises nationales des transports, hier, à Club-des-Pins, M. Ghoul a estimé que « cela peut se concrétiser en corrigeant des notions, des habitudes, des cultures et en mettant en place une politique cohérente et solide ». « Nous sommes dans une conjoncture régionale où l’Algérie a besoin de préserver sa position de leader dans le continent africain, aux niveaux méditerranéen, arabe et autres », a déclaré Amar Ghoul.
Le ministre a reconnu que le secteur « a des problèmes réels et souffre de plusieurs anomalies et défaillances » qui font que son « département ne peut à lui seul appliquer toutes les recommandations de cette rencontre, cela nécessite l’implication de tous les autres secteurs concernés ». Il dira que « l’amélioration des prestations de services nécessite une qualité qui ne peut être atteinte qu’à travers la mise en place de plans bien élaborés et cohérents ».
Le premier point de la réforme du secteur passera par « la réorganisation de l’organisation adoptée actuellement ». « L’administration centrale ne peut à elle seule gérer tous les segments des transports (aérien, ferroviaire, maritime, terrestre », a-t-il dit. Il sera également question de donner plus de prérogatives et de moyens aux directions des wilayas pour pouvoir intervenir et chapeauter toutes ces catégories. Le ministre a également promis la révision de la formation dispensée dans les centres de façon à l’adapter aux normes internationales.
Il a insisté sur le respect des horaires et la prise en charge des catégories fragiles (personnes âgées, handicapés…). Amar Ghoul a appelé à la mise en place d’un guichet unique au niveau des ports et aéroports et à la « sociabilisation » de ces infrastructures en les intégrant dans les villes, à travers notamment l’autorisation de l’accès au public. Pour sa part, Sidi-Saïd, secrétaire général de l’UGTA, a estimé nécessaire de « réhabiliter les transports aérien, ferroviaire et maritime aux niveaux national et international ». « Air Algérie doit devenir leader en Afrique, et il faut réhabiliter la Cnan, comme il faut éduquer et responsabiliser les usagers du transport en commun ».
Ces assises vont permettre « d’instaurer une nouvelle dynamique dans ce secteur dont est tributaire le développement économique et social d’un pays ». Tout en soulignant « l’anarchie » qui caractérise le secteur des transports, Sid Saïd évoque la nécessité de l’organiser, le réorganiser, l’humaniser et le développer. Parmi les recommandations de ces assises, il y a lieu de relever « le gel de l’octroi des autorisations de transport urbain jusqu’à l’assainissement de la situation actuelle, la création d’entreprises de transport et l’organisation du transport scolaire ».
Il est également question de la mise en place d’un plan national de sécurité routière, d’un fichier national des infrastructures de transport, des détenteurs de permis de conduire et de véhicules roulants. Les participants aux ateliers ont plaidé pour la révision des programmes de formation, l’unification de la tarification entre quatre moyens de transport et la création d’un conseil national des transports.
Nouria Bourihane