Clôture del’université d’été du PT : Hanoune passe l’abrogation du 87-bis à la moulinette

Clôture del’université d’été du PT : Hanoune passe l’abrogation du 87-bis à la moulinette

Réitérant qu’une analyse et qu’un bilan de la Charte pour la paix et la réconciliation s’imposaient maintenant, la secrétaire générale du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune, interpelle de nouveau, dans ce cadre, le président de la République, affirmant que la notion de paix ne saurait en aucune façon être réduite à la seule politique de faire taire le langage des armes.

La recherche de la paix inclut également les aspects de la vie politique et celle du développement économique et social du citoyen, a-t-elle expliqué, tout en dénonçant, ouvertement, la futilité des dernières augmentations salariales. «L’article 87-bis du Code du travail n’a pas été réellement abrogé. Le PT considère qu’il n’a été que remanié», s’est désolée Louisa Hanoune, déclarant avoir été scandalisée à la lecture de la grille des salaires qui a résulté à la faveur de cette augmentation.

Les notions de démocratie et de socialisme ont été longuement revendiquées et rappelées par Louisa Hanoune, qui n’a pas manqué d’expliquer que le gouvernement Sellal pèche par trop de contradictions internes, et par le fait d’avoir opté pour une politique d’austérité drastique, contrairement à ce qu’affirment les responsables. Ce à quoi, la parade réside dans la mobilisation populaire qui a fait avorter la loi des hydrocarbures, version Chakib Khelil, ou qui a encore fait évincer les ministres Abdelhamid Temmar et Nadia Labidi de leurs postes. En ce qui le concerne, Amar Ghoul n’est nullement dans le collimateur du PT. C’est ce que, en tout cas, a tenu à clarifier Louisa Hanoune. «Nous sommes un parti politique et il n’est pas dans nos prérogatives de nommer ou de destituer des ministres. Nous avons juste critiqué la gestion du secteur et l’état déplorable des sites touristiques environnant la localité de Zéralda», a précisé Louisa Hanoune, lançant que le PT n’était pas un club de réflexion étroit, mais un cadre d’expression  et un espace de militantisme. Toutefois, elle s’est reprise en dénigrant le caractère illégitime du gouvernement actuel qui doit en principe, a-t-elle lancé, représenter la majorité d’un Parlement, lui-même objet de suspicions. La loi sur la santé, version Abdelmalek Boudiaf, a eu, elle aussi, son lot de critiques de même que la place accordée aux nouvelles wilayas déléguées, dont elle a dit que ce sont des coquilles vides. La situation que vit l’Algérie dans un monde en crise n’augure rien de bon, et est très critique, alerte Louisa Hanoune, appelant carrément à rompre l’Accord d’association avec l’Union européenne, à bloquer le processus d’adhésion à l’OMC et à geler la participation à la Zone arabe de libre échange (Zale). L’Algérie n’est pas à l’abri de la mainmise de l’entité impérialiste, conduite par l’administration américaine, a-t-elle fait observer. L’université d’été du PT s’est déroulée du 21 au 24 du mois d’août en cours. Tour à tour, et en plus de l’organisation d’ateliers, au profit des militants du parti, nombre de communications touchant à des thèmes d’actualité ont été développées, dont «Les Lois de finances depuis 2009 à 2015», par Djelloul Djoudi, député à l’APN et membre du bureau politique du PT, «La Cause palestinienne : l’urgence d’une révolution», par Salah Salah, responsable de la commission des refugiés au Conseil national palestinien, «La Crise grecque : l’expression violente de la crise du régime impérialiste», par Ramdane Taâzibt, membre du bureau politique, et  «Le Pari du militantisme du PT», par Louisa Hanoune, elle-même. L’université d’été du PT est un évènement résistanciel et de combat, a jugé Louisa Hanoune, considérant qu’elle a permis de faire le point sur la situation politique, économique, sociale et culturelle du pays, et qu’elle s’est soldée d’un franc succès puisqu’elle concourt à maintenir vivace la mobilisation populaire.

Mohamed Djamel