Les exactions coloniales du Maroc dénoncées et le soutien de l’Algérie réaffirmé
Il est de ces événements qui ne passent pas sous silence. La cérémonie de clôture de l’université d’été des cadres du Front Polisario et de la RASD est l’un de ceux-là.
La fin de l’occupation coloniale, qu’exerce illégalement le régime oppresseur du Maroc depuis 1975 à ce jour sur le Sahara occidental, a été revendiquée haut et fort au cours de cette cérémonie, tout comme le droit à l’autodétermination du peuple de la RASD, un principe déjà approuvé par l’instance onusienne. Hier à Boumerdès, dans l’enceinte de l’université M’hamed-Bougara où se sont tenus, depuis le 25 juillet dernier, les travaux de ladite université d’été, le moment de clôture a été marqué par la mise sous les feux de la rampe d’une cause juste. Celle de la décolonisation du Sahara occidental en vertu de la légalité internationale et, par conséquent, «l’affranchissement du peuple sahraoui du joug de la domination marocaine dans le sillage de laquelle le makhzen ne cesse de multiplier les exactions et toutes formes d’avilissement de tout un peuple pour le simple besoin de satisfaire ses visées expansionnistes», ont mis en avant les organisateurs de l’événement. Placée sur le thème «La politique marocaine dans la région : entre expansions, trafic de drogue et déstabilisation», la 6e édition de l’université d’été des cadres du Polisario et de la RASD s’est voulue ainsi une concertation supplémentaire pour dénoncer, une fois de plus, les méthodes dilatoires du royaume marocain faisant fi de la légalité internationale dans la gestion du dossier du Sahara occidental.
«Nous ne sommes pas contre le peuple marocain, mais plutôt contre la colonisation imposée par le royaume du Maroc. Nous sommes pour l’application de la légalité internationale et de la disposition de l’ONU dans le règlement de ce conflit via le recours à un référendum d’autodétermination», fait savoir le Dr Saïd Ayachi, président de la Commission nationale algérienne de soutien au peuple sahraoui (CNASPS). La cérémonie de clôture de l’université d’été des cadres du Sahara occidental a été en outre rehaussée par la présence de l’ambassadeur de la RASD en Algérie, M. Ibrahim Ghali, de représentants de plusieurs corps diplomatiques accrédités dans notre pays, de chefs de file et militants cadres de partis politiques, ainsi que des représentants de la société civile.

Lettre de remerciements et de reconnaissance au Président Bouteflika
La 6e édition de l’université d’été du Front Polisario et de la RASD, tenue sous l’égide de Mohamed Lamine Ahmed, figure emblématique au Sahara occidental, ancien chef de gouvernement et membre du secrétaire générale du Front Polisario, a drainé plus de 500 participants, selon les organisateurs. Hier, et lors de la cérémonie de clôture, les mêmes organisateurs ont tenu à remercier les autorités algériennes, à leur tête le Président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, pour avoir réuni toutes les conditions nécessaires ayant permis la réussite de cet événement. Dans une lettre de reconnaissance et de remerciements adressée au Président de la République, Abdelaziz Bouteflika, et lue par l’un des organisateurs du même événement, celui-ci a en effet rappelé, non sans un point de fierté, les positions nobles du Chef de l’État concernant le conflit du Sahara occidental pour lequel l’Algérie plaide un règlement dans le cadre de l’ONU. «Les cadres du Front Polisario et de la RASD se souviendront à jamais de vos positions héroïques à l’égard de notre cause, lesquelles positions qui sont source de notre fierté», indique-t-on dans la même lettre adressée à M. Bouteflika.
La missive est aussi accompagnée de vœux exprimés par les cadres du Sahara occidental quant «à la poursuite des efforts de développement tous azimuts engagés en Algérie sous la conduite éclairée de M. Bouteflika». Dans la même optique, Mohamed Lamine Ahmed, directeur de l’université d’été du Front Polisario et de la RASD, a mis en relief, quant à lui, tout l’intérêt accordé par le Premier ministre Abdelmalek Sellal aux travaux de cette rencontre qui s’est tenue à Boumerdès. Il a exprimé en outre sa gratitude quant à la mobilisation des ministères algériens de l’Intérieur et des Collectivités locales, et de l’Énergie, ainsi que les autorités locales de Boumerdès pour la réussite de cet événement.
Des partis politiques algériens expriment leur soutien à la cause sahraouie
Présents à la cérémonie de clôture de l’université d’été des cadres du Front Polisario et de la RASD, des chefs de file et des militants cadres des partis politiques ont tenu à exprimer successivement leur soutien à la cause sahraouie et au combat mené par le peuple de la RASD pour s’affranchir du joug du colonialisme marocain. Ainsi, Belaïd Abdelaziz, président du Front ElMoustakbal, a indiqué, lors de sa prise de parole, que la cause sahraouie est une cause juste qui bénéficie de tout le soutien de son parti. «Le Front El-Moustakbal vous soutient, à l’instar de tout le peuple algérien.
La cause sahraouie est une cause juste qui finira par triompher», a-t-il dit. De son côté, Moussa Touati, président du FNA, a fait savoir que «l’heure est venue pour que la jeune génération de la RASD fasse preuve d’une détermination sans précédent pour décider de son sort, y compris par la voie des armes si cela est nécessaire», dit-il, en mettant l’accent sur le rôle de la femme sahraouie dans la consécration de cet objectif. «Votre cause est bien ancrée sur la scène internationale et beaucoup de peuples vous expriment leur soutien.
Le Sahara occidental n’es pas marocain et ne le sera jamais», a ajouté M. Touati qui a saisi cette opportunité pour critiquer le dernier rapport américain, traitant de la traite des personnes en Algérie, et qu’il qualifié de mensonger. Sadek Bouguetaya, cadre du FLN, invite, pour sa part, le peuple sahraoui à s’inspirer de la Révolution algérienne qui a vaincu l’une des forces coloniales des plus puissantes de son époque. M. Bouguetaya a aussi martelé que «l’autodétermination est un principe irréversible, mondialement reconnu».
D’autres organisations de la société civile ont aussi exprimé leur solidarité avec la cause sahraouie, à l’exemple de l’Organisation nationale des enfants de chouhada (Onec), et du collectif de journalistes solidaires avec la RASD créé récemment et représenté par notre confrère Mustapha Aït Mouhoub, de l’ Agence Presse Service.
Karim Aoudia
Le Front Polisario appelle l’ONU à assumer ses responsabilités pour une mise en œuvre rapide de la Résolution 1514
Le dirigeant du Front Polisario, Salem Lebsir, a appelé l’Organisation des Nations unies à assumer ses responsabilités pour la mise en œuvre rapide de la Résolution onusienne 1514 portant déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et peuples coloniaux dont à leur tête le Sahara occidental comme dernière colonie en Afrique. «La restauration de la paix dans la région passe nécessairement via une solution juste et démocratique au conflit entre le Sahara occidental et le Maroc», a insisté M. Lebssir, membre du secrétariat national du Front Polisario, dans une déclaration à la clôture de la sixième édition de l’université d’été des cadres du Front Polisario et de la République arabe sahraouie. Le même responsable a ajouté que «le slogan de la 6e édition de l’université d’été des cadres du Front Polisario a reflété la menace incessante des politiques de l’Etat colonial marocain, basée sur l’agression et soutenue par sa première position dans la production et l’exportation de la drogue». «Ces politiques contribuent à la formation, au financement et à l’encouragement des mafias du crime organisé et les groupes terroristes», ce qui, a-t-il souligné, «a créé l’instabilité dans la région du Sahel et du nord-ouest africain». Après avoir loué les sacrifices et les efforts héroïques du soulèvement pour l’indépendance dans les régions colonisées, le sud du Maroc et dans les sites universitaires, M. Lebsir a indiqué que «c’est une honte pour la communauté internationale de rester muette, sans agir aujourd’hui pour mettre un terme aux violations des droits de l’homme, au pillage des richesses sahraouies et aux agressions commises par l’Etat colonial marocain contre des civils sahraouis démunis».
L’intervenant a ainsi appelé à la nécessité d’en finir avec l’embargo instauré par l’Etat colonial marocain pour asphyxier la région, appelant, entre autres, à la «suppression du mur érigé par le colonisateur et à la libération des détenus du camp Gdeim Izik, qui sont victimes des décisions arbitraires du tribunal militaire, de l’Etat colonial marocain, ainsi que de tous les Sahraouis et détenus politiques se trouvant dans les prisons marocaines.» Dans son message, M. Lebssir a rendu hommage à l’énorme sacrifice et à la résistance des détenus sahraouis «qui combattent pour la liberté, la dignité et la défense des droits légitimes du peuple sahraoui», appelant, à cette occasion, la communauté internationale et toutes les organisations et institutions mondiales à agir et mettre davantage de pression sur le Maroc pour qu’il mette fin à sa colonisation et libère tous les détenus sahraouis. Le même responsable a saisi cette occasion pour appeler les Sahraouis à plus d’union et de solidarité pour faire face ensemble aux politiques et aux complots de l’Etat colonial marocain visant à enterrer le droit du peuple sahraoui à l’existence, l’autodétermination et à l’indépendance.