“Quel charivari-vari, va !”, aurait chanté Serge Lama s’il avait assisté à l’après-midi cérémonial de clôture de l’année artistique de l’association des beaux-arts d’Alger au titre de l’exercice 2016/2017. Et du chahut bon enfant, il y en avait ce samedi 8 juillet sur les planches du palais Moufdi-Zakaria au Plateau des Annassers à Kouba. En ce lieu, trépignait de la voix et de la mandoline une ribambelle de bouts de chou, porteuse d’espoir, mais aussi de l’espérance d’une relève dans l’univers mélodieux des arts !
Et dès que s’était atténuée la cacophonie dans les coulisses, que déjà le rideau s’ouvrait sur le concerto pour guitare exécuté avec la succulence de l’arpège par sept filles et un garçon, sous la direction du professeur Abir. S’ensuivit alors l’apport eurythmique du duo Boumaza Ibtissem au piano et son professeur Benghanem Nabil à la Mélodica clavier piano harmonica à vent de 37 touches. Il est dit que la joie s’esquissera de la main de l’enfant Nayla Meraga, ce bourgeon du printemps de l’Algérie qui interpréta au clavier et du haut de ses dix ans L’hymne à la joie, l’inégalable “ode à la joie” extraite de la 9e symphonie de Beethoven pour être aussi l’hymne européen. Autre révélation, l’éclosion d’un trio féminin qui a gratifié l’auditoire parental avec l’interprétation de Hit the road Jack, cet indémodable de Ray Charles (1930-2004), qu’elles avaient interprété dans le genre gospel (style afro-américain).
Et comme ces chérubins avaient plus d’une “corde” à leurs guitares et kouitra, place à la qaâda de musique andalouse et son inestimable filon de touchiate, neqlabat et nasraf. Pour cela, il y eut l’ingénieuse fusion entre les classes d’initiation et de préparatoire qui engendra le délicieux panachage de Mata nestarihou suivi de Ya qalb kheli el hal, sous la direction de Mahmoud Hasni.
Et, le temps d’un entracte où fut interprétée à la Claude Ciari la musique du film Jeux interdits, de René Clément (1952), que déjà la scène s’illumina à l’aide des tenues traditionnelles des membres de l’ensemble de la diva Bachsaïs Farida (Kecheroud) qui interprétèrent tour à tour Tarahalou, Nahoua ghouziel jusqu’au kh’las contenu dans l’moual. Le meilleur du reste à apprécier est à venir avec les représentations tour à tour des classes semi-supérieure et supérieure qui ressuscita le répertoire andalou de l’école d’Alger. Autant d’émotion et d’embrassades lors de la remise de prix aux lauréats d’une année fructueuse, notamment en matière du passage du flambeau et c’est ça de gagné pour l’Algérie !