L’homme, qui coordonne un gouvernement où pas moins de 6 départements sont soumis, depuis près de 2 mois, à la gestion intérimaire, est resté, au Sénat, comme à l’APN, fermé à toute sollicitation médiatique. C’est, pour sûr, l’inconfort de sa position en tant que coordinateur de l’exécutif, au devenir incertain, qui lui a recommandé de s’abstenir de s’ouvrir à la presse. Tant est qu’il n’ignore rien de l’intérêt que les médias, donc l’opinion en général, porte au gouvernement, après notamment le déroulement des élections législatives mais surtout aux intérims qui durent. Ahmed Ouyahia, qui poursuit d’officier en tant que Premier ministre, en dépit de la débâcle électorale de sa formation lors du scrutin législatif, a donc regagné ses bureaux au Palais du gouvernement sans consentir à la moindre déclaration. Même attitude chez Mourad Medelci, le ministre des Affaires étrangères, duquel était attendue une expression sur le dossier malien. Un dossier que l’Algérie semble avoir repris en main, au vu des délégations qui défilent à Alger depuis plusieurs jours. Dans les couloirs des pas perdus, seuls les parlementaires échangeaient volontiers avec les journalistes. Et la vedette est revenue à Karim Tabbou, l’ex-premier secrétaire national du FFS, qui fait l’objet de mesures conservatoires. Ce dernier s’est longuement étalé sur la crise qui secoue son parti, sur son retrait du dernier conclave des contestataires, lui qui dit ne pas vouloir faire du chemin avec ceux qui, en 1996, avaient pris d’assaut le siège du parti et avaient attaqué en justice Aït Ahmed. «On n’a pas les mêmes objectifs», assène-t-il, soutenant que sa démarche est d’essence purement politique et qui prétend à replacer le parti sur sa ligne de conduite originelle. Cela étant, contrairement à la cérémonie d’installation qui fut chahutée par certains et boycottée par d’autres, la cérémonie de clôture de la session a enregistré la présence de tout le monde. Comme quoi, les bouderies n’étaient que passagères.
S. A. I.