Le Parlement dans ses deux Chambres, le Conseil de la nation et l’Assemblée populaire nationale (APN), a procédé, hier, lors de deux cérémonies officielles, à la clôture de la session d’automne 2010-2011, lors de deux séances plénières, organisées d’abord au Conseil de la nation avant de se poursuivre à l’APN. Les travaux se sont déroulés en présence du président du Conseil, Abdelkader Bensalah, du président de l’Assemblée populaire nationale, Abdelaziz Ziari, du Premier ministre, Ahmed Ouyahia, et des membres de son gouvernement.
Au Conseil de la nation
La première cérémonie de clôture de la session d’automne s’est déroulée hier au Conseil de la nation lors d’une séance plénière présidée par Abdelkader Bensalah, président, en présence du président de l’Assemblée populaire nationale, Abdelaziz Ziari, du Premier ministre, Ahmed Ouyahia, et des membres de son gouvernement.
Dans son allocution, le président de la Chambre haute a valorisé la session qui s’achève, indiquant que cette session a été riche et importante, considérant le nombre de projets de lois examinés et adoptés, mais aussi par leurs contenus et leurs domaines d’intervention, citant la dizaine de lois votées sur les quinze inscrits dans le calendrier.
A l’Assemblée populaire nationale
Une autre cérémonie de clôture de la session d’automne a été organisée à l’Assemblée populaire nationale (APN), lors d’une séance plénière présidée par Abdelaziz Ziari, président, en présence du président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah, du Premier ministre, Ahmed Ouyahia, et des membres du gouvernement.
Dans son allocution de clôture, le président de la Chambre basse a souligné l’importance des activités fournies lors de cette session, tant au plan législatif que du contrôle parlementaire, évoquant entre autres textes, la présentation du bilan du gouvernement, le vote de loi de finances de 2011 et de la loi de finances complémentaire.
Houria A.
“Renforcer les tribunes de dialogue avec la jeunesse”
Le président du Conseil de la nation, M. Abdelkader Bensalah, a appelé hier l’ensemble des citoyens à faire face à toutes les manœuvres visant la stabilité du pays et son dynamique de développement, soulignant la nécessité de tirer les enseignements des événements « que nous avons vécus et qui se passent autour de nous ».
Evoquant les événements qui se sont produits en janvier dernier, M. Bensalah a exhorté, dans une allocution prononcée à la clôture de la session parlementaire d’automne, les jeunes à éviter la « destruction » de « ce qui a été bâti grâce à l’effort et aux sacrifices des Algériennes et des Algériens », estimant que « le moment est plutôt à la construction et non à la destruction ».
Il a, dans ce sens, appelé à « donner l’exemple » à travers « le resserrement des rangs, particulièrement en ce moment précis », pour « réaliser le progrès escompté et renforcer la stabilité du pays ».
M. Bensalah a salué, par la même occasion, le « courage » des citoyens qui ont réussi, a-t-il dit, à « faire face aux dérapages », tout comme les forces de sécurité « qui ont pu gérer cette crise avec un grand esprit de responsabilité ».
S’agissant des préoccupations soulevées par les jeunes, M. Bensalah a indiqué qu’il était contre la manière dont ces revendications ont été exprimées, tout en déplorant les pertes humaines et les dégâts matériels occasionnés par ces événements.
Il a estimé, à ce propos, que les efforts accomplis par l’Etat en faveur de la jeunesse sont « considérables », regrettant, toutefois, que le dialogue avec cette catégorie de la société eut été « faible » ou « totalement inexistant ».
« Cet état de fait nous interpelle plus que jamais pour revoir notre vision quant aux méthodes appliquées envers ces jeunes, notamment à travers le renforcement des tribunes de dialogue et la multiplication des espaces susceptibles de permettre aux jeunes d’exprimer leurs talents et faire valoir leurs capacités dans tous les domaines », a-t-il relevé.
« En d’autres termes, il s’agit de les accompagner pour qu’ils puissent surmonter leurs difficultés et réaliser une vie stable », a-t-il ajouté.
Au chapitre de la session parlementaire qui venait de s’achever, M. Bensalah a estimé qu’elle était « riche » de par les textes qu’elle avait traités, soulignant que l’importance des sessions parlementaires ne se mesure pas uniquement par le nombre de projets de lois adoptés, mais aussi par le contenu de ces textes, leur portée et leurs domaines d’intervention.
Cette session a été marquée, rappelle-t-on, par l’adoption de dix projets de lois sur les 15 inscrits à l’ordre du jour, dont notamment le projet de loi de finances pour l’année 2011 qui a été signé par le Président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika.
M. Ziari souligne l’importance d’ouvrir des canaux de dialogue pour traiter les questions posées
Le président de l’Assemblée populaire nationale (APN), M. Abdelaziz Ziari, a souligné heir, à Alger l’importance d’ouvrir des canaux de dialogue et de coordination effective et élargie, en vue de rapprocher les points de vues dans le traitement des questions posées. « La prise de conscience de l’importance du dialogue et de son impact positif sur le rapprochement des points de vues dans le traitement des questions posées, nous incite à l’adopter en tant que démarche à suivre en toutes circonstances », a indiqué M. Ziari dans une allocution prononcée à la clôture des travaux de la session d’automne du Parlement. »Les députés ont toujours appelé au dialogue, à la concertation permanente et la coordination effective et élargie avec toutes les instances et les parties concernées par la prise de décision », a affirmé M. Ziari.
L’importance de « dynamiser les espaces de médiation et de dialogue au double plan local et national » et de la mise en oeuvre par l’administration des propositions qui en émanent en vue d’apporter des solutions aux problèmes posés est soulignée dans la plupart des interventions des députés, a-t-il ajouté. M. Ziari a estimé qu’ »il n’y a aucun intérêt à ce que l’administration joue le rôle des instances élues, des partis politiques et des organisations de la société civile ». Il a rappelé, par ailleurs, la poursuite de la réforme des structures de l’Etat, conformément au plan de la commission nationale des réformes, installée par le président de la République, et dont les propositions, adoptées en Conseil des ministres, contiennent les éléments à même de remédier aux dysfonctionnements entravant le processus de mise en oeuvre de la politique nationale.
Le président de l’APN a, en outre, mis en exergue le rôle qui incombe aux partis. « Les partis politiques doivent formuler des propositions sérieuses et prendre les décisions adéquates pour une prise en charge effective des préoccupations exprimées », a-t-il dit. « Le pluralisme politique auquel nous aspirons ne se limite pas uniquement à la distribution de postes de responsabilité. Il consiste aussi en une présence effective parmi les citoyens, la proposition de solutions à leurs problèmes et la concrétisation de leurs aspirations », a indiqué M. Ziari, précisant, toutefois, que cela requiert que « les assemblées élues soient pleinement réhabilitées dans leurs missions et prérogatives ».
Qualifiant de « priorité » la prise en charge des préoccupations des jeunes, le président de l’APN a souligné que son institution a toujours soutenu les lois et programmes de développement en faveur de cette importante frange de la société. Il a rappelé, dans ce contexte, l’appui de l’Assemblée aux programmes et mesures adoptées par les entreprises publiques et privées pour l’insertion des jeunes dans le marché du travail. M. Ziari a appelé les jeunes à faire preuve de davantage de vigilance pour préserver les acquis nationaux et appelé les autorités compétentes à redoubler d’efforts pour une meilleure prise en charge et compréhension des jeunes. Pour M. Ziari, « la solution au problème du chômage, notamment chez les diplômés universitaires, réside en la construction d’une économie productive et la mobilisation des secteurs public et privé ». Abordant la réforme du système bancaire, M. Ziari a souligné l’intérêt d’accélérer cette réforme pour que ce système soit en phase avec la dynamique nécessaire au développement de l’économie nationale.
Le président de l’APN a, d’autre part, salué la mise en place de la commission nationale de lutte contre la corruption, souhaitant qu’elle puisse s’acquitter de ses missions avec succès et obtenir des résultats concrets sur terrain. Il a dans ce sens réitéré « la détermination des députés à combattre ce phénomène qui entrave, a-t-il dit, le développement de notre économie et de notre société ».
M. Ziari a évoqué, en cette occasion, les différents projets de lois examinés lors de la session d’automne de l’APN, dont le projet de loi sur le règlement du budget 2008, la loi de finances 2011, ainsi que le débat sur la déclaration de politique générale du gouvernement.
Il s’est dit, enfin, satisfait du dialogue et de l’échange de points de vues qui se déroulent au sein de l’APN qui se font, a-t-il dit, « dans le cadre du respect des opinions de tous les courants politiques et de la société civile sur les questions nationales », appelant à « renforcer cet acquis démocratique au sein de l’Assemblée ». Par ailleurs, il est à noter que les députés du Front national algérien (FNA) ont rendu public mercredi un communiqué dans lequel ils ont annoncé la suspension de leur participation aux séances plénières à l’APN. « Les députés du FNA sont à l’APN pour représenter le peuple, demander la prise en charge de ses préoccupations et exprimer ses aspirations. Mais le gouvernement n’est pas en phase avec ces revendications », selon le communiqué.