L’heure de la récréation sonne déjà à l’APN. Les élus des deux chambres parlementaires seront en congé de deux mois à partir d’aujourd’hui.
«Les travaux» de la session de printemps seront clôturés aujourd’hui à l’occasion d’une cérémonie officielle qui sera présidée par Larbi Ould Khelifa, président de l’APN, et ce, conformément à l’article 4 de la loi organique fixant l’organisation et le fonctionnement des deux chambres du Parlement ainsi que leurs relations avec le gouvernement.
Le bilan d’activité de cette septième législature est insignifiant, contrairement à la session d’automne dernier, où les députés ont eu à examiner et adopter 13 projets de loi. Les nouveaux députés prendront leur congé sans avoir voté un seul texte, il faudra attendre l’automne pour voir la nouvelle APN se met-tre éventuellement au travail. Une situation qui va accentuer le discrédit de la nouvelle Assemblée dont les conditions d’élection ont fait l’objet de nombreuses contestations et de soupçons de fraude. Installée le 26 mai dernier, la nouvelle Assemblée n’a pas eu de travail. L’activité parlementaire s’est limitée, à défaut d’un agenda, à l’installation des instances internes de l’APN, des commissions et des groupes parlementaires.
Ainsi, conformément aux résultats des élections législatives du 10 mai dernier qui consacrent le Front de libération nationale (FLN) vainqueur avec pas moins de 208 sièges acquis, les instances de la nouvelle Assemblée, installées et adoptées le 24 juin dernier au palais Zighoud-Youcef, sont revenus en majorité au parti de Abdelaziz Belkhadem, qu’il a partagées avec une certaine proportion avec le Rassemblement national démocratique (RND) d’Ahmed Ouyahia et les députés indépendants.
Après la désignation et l’adoption des neufs vice-présidents durant la matinée avec une majorité de 5 postes pour le FLN, 3 pour le RND et un pour un député indépendant, ces derniers ont procédé durant l’après-midi à la désignation et l’installation des présidents des commissions permanentes de l’Assemblée, au nombre de 7 (sur 12) ainsi que leurs vice-présidents et les rapporteurs de commissions. Bien entendu, le FLN se taille encore la part du lion avec 4 présidences de commissions, 5 vice-présidences et 4 postes de rapporteurs de commissions. Pour sa part, le parti du Premier ministre Ahmed Ouyahia a eu droit à 2 présidences de commissions, 2 vice-présidences et 2 postes de rapporteurs, alors que le groupe des indépendants n’a eu droit qu’à un poste de président de commission et un autre de rapporteur.
Les députés du parti majoritaire ont cédé finalement les présidences de la commission de la culture la communication et du tourisme (RND), de la commission de l’habitat, de l’équipement, de l’hydraulique et de l’aménagement urbain (indépendants) ainsi que de la commission de la jeunesse, des sports et de l’activité associative (RND).
Les députés devraient bénéficier d’un congé de près de deux mois, de juillet à septembre. Calendrier oblige, le premier texte qui sera soumis au Parlement par le nouveau gouvernement a trait aux dépenses budgétaires : la loi de finances 2013 atterrira au Parlement probablement début octobre. Elle devrait consacrer la révision de plusieurs mesures économiques entreprises par le gouvernement d’Ouyahia, notamment celle relative à l’investissement étranger.
Très attendue sera également la nouvelle loi sur les hydrocarbures, et celle ayant trait à la fonction d‘avocat. Mais les regards seront orientés vers la révision de la Constitution, prévue au courant du premier semestre 2013. À peine une année avant la présidentielle de 2014. L’année prochaine sera chargée sur le plan politique.
Outre la révision de la Constitution, qui tranchera sur la nature du régime politique souhaité et la limitation ou non du mandat présidentiel, les Algériens connaîtront les candidats potentiels à la plus haute magistrature du pays.
Par Mehdi Ait Mouloud
