CLÔTURE DU 12E FESTIVALGÉRIE : Quatre prestations de qualité

CLÔTURE DU 12E FESTIVALGÉRIE : Quatre prestations de qualité

Le 12e Festival international de musique andalouse et des musiques anciennes (FestivAlgérie), a pris fin lundi soir à Alger, avec quatre prestations de qualité, dont celles du groupe «Aftab» du Pakistan et l’Ensemble national andalou de l’Opéra d’Alger, synthèse des écoles de Tlemcen, Alger et Constantine, devant un public nombreux.

Le public de l’opéra d’Alger Boualem-Bessaïh a pris part, trois heures durant, au dernier voyage du 12e FestivAlgérie qui a inscrit au programme de sa cérémonie de clôture, le rendu de l’Orchestre issu des master class et sa soixantaine de musiciens, dirigés par Khalil Baba Ahmed, le luthiste Ramdane Smahi de Béchar, le groupe de musique traditionnelle «Aftab» du Pakistan et l’Ensemble national andalou de l’opéra d’Alger sous la direction de Samir Boukredera. Encadrés par plusieurs professeurs, les master class, ciblant les techniques dans la pratique de la musique andalouse sur les instruments du oud (luth), la kouitra, le violon et le r’beb, à l’instar de l’utilisation de auriculaire dans les «istikhbars» et les solos, le trémolo, le pizzicato et le travail des nuances, ont été sanctionnés par un spectacle donné en musique uniquement, que les jeunes apprenants, qui ont fait le choix de ses instruments, ont brillamment rendu, devant un public de connaisseurs. L’orchestre, ainsi formé, a rendu un programme qui a concerné les trois écoles du Gharnati, de la Sanaâ et du Malouf, déroulant d’abord, la partie algéroise dans les modes «Sika» et Raml El Maya, puis celles des écoles de Tlemcen et Constantine, à travers «Touchiet El Kamel» et Bachraf H’çin, respectivement. Un interlude musical a été assuré par le luthiste Ramdane Smahi de Béchar, au doigté agile, pratiquant la musique depuis une trentaine d’années, qui a rendu quelques istikhbars, et des extraits de pièces du célèbre Allal «Foundou», de son vrai nom, Abdelaziz Abdellah, ainsi que d’autres du patrimoine musical sud-algérien, dans un jeu libre, soumis à «l’inspiration du moment», a précisé l’artiste. L’Ensemble «Aftab» du Pakistan, composé des frères Mushtar, Shuaïb (chef d’orchestre), Hubaïb et Behlole, ainsi que Zakar Fady et Ioannis Rasaras, aux origines, algéro-libanaise et franco-grecque, respectivement, ont embarqué l’assistance dans un voyage à travers le temps, conduit par un répertoire de chants populaires «d’avant les frontières» qui regroupe, sur des thèmes du chant pakistanais, des mélodies afghanes, pachtounes et indiennes. Apparus dans des accoutrements traditionnels, les musiciens d’«Aftab», présents pour la première fois en Algérie, ont interprété des pièces du Qawwali (chants sacrés) et d’autres du «Tappa» et «Mahya» (chants populaires), maniant une «tabla» pour la percussion, un rabab à cordes pincées, et deux «sindhi Sarangi», grave et aiguë (vièles à 36 cordes «sympathiques» dont trois principales frottées à l’archet qui donnent la mélodie). Prônant, pour une finalité spirituelle, la nostalgie, l’amour et la poésie lyrique, le répertoire de l’ensemble pakistanais s’inspire des «Système des Ragas», musique savante, caractérisant la région qui s’étend de l’Afghanistan au Bengladesh. Synthèse des écoles d’Alger, Tlemcen et Constantine, l’Ensemble national andalou de l’Opéra d’Alger et ses 30 musiciens, dirigé par Samir Boukredera a, pour sa part, étalé un programme à trois volets, conduit, en partie, par les voix limpides et étoffées de Lamia Madini, Adil Baba Ahmed, El Hadi Sefraoui, Fateh Rouana et Malek Chelloug, donnant ainsi «l’avantage aux solistes». Préludant avec «Bachraf mezmoum», pièce composée par Samir Boukredra, l’ensemble a étalé une quinzaine de pièces dont, «El qelb bat sali», «Mel hbibi malou», «Men hwa rouhi ou rahti», «Kadiriet» dans le mode zidène, «M’cheghel» dans le mode Hraoui et «Billahi ya hamami». En présence des ministres, de la Culture, Azzedine Mihoubi, et de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire,

Nour-Eddine Bedoui, le 12e FestivAlgérie a rendu hommage à la pianiste Salima Madini, au brillant parcours artistique et actuelle présidente de l’Association «Essendoussia», par la voix de sa fille Lamia Madini qui a interprété, avec elle au piano, un air du terroir. Ouvert le 20 décembre, le 12e Festival de musique andalouse et des musiques anciennes (FestivAlgérie), dédié à la mémoire du doyen des musiciens de la chanson andalouse Mustapha El Hassar, récemment disparu, a accueilli 12 pays avec l’organisation, en marge des prestations artistiques, de conférences, d’expositions et de master class.