Hillary Clinton a entamé, ce matin, une visite de travail en Algérie. La responsable de la diplomatie américaine a été accueillie à son arrivée, à l’aéroport international Houari-Boumediene, par le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci.
Cette visite intervient dans le sillage de la première session du Dialogue stratégique algéro-américain, qui s’était tenue le 19 octobre à Washington. Les entretiens qu’aura la secrétaire d’Etat américaine à l’occasion de son séjour à Alger porteront notamment sur la situation qui prévaut dans la région du Sahel et en Libye où les autorités peinent à faire rétablir l’ordre plus d’une année après la chute de Kadhafi.
Les Etats-Unis et l’Algérie partagent la même vision sur le Sahel, où des groupes islamistes armés sèment la terreur et imposent leur diktat aux populations au Nord-Mali, et où six diplomates algériens sont détenus depuis plusieurs mois.
La visite d’Hillary Clinton à Alger sera l’occasion pour Washington de réitérer son soutien à la solution proposée par l’Algérie qui met en garde contre toute intervention militaire étrangère dans le pays qui ne ferait qu’aggraver la situation. Une vision que certains milieux politiques et des médias maliens ne partagent pas, accusant Alger de vouloir étendre ses tentacules à ce pays limitrophe en actionnant des mouvements qu’elle aurait elle-même créés. Ces attaques émanent de personnalités proches de la France, estime une source diplomatique à Algeriepatriotique, qui indique que Paris sent de plus en plus qu’il lui sera difficile d’imposer son point de vue dans cette région d’Afrique où l’Algérie joue un rôle moteur. Ces derniers temps, ajoute notre source, la France semble tempérer ses ardeurs et des acteurs politiques et militaires avertis montent au créneau pour mettre en avant les risques qu’une invasion du Mali par des armées étrangères, fussent-elles africaines, ferait peser aussi bien sur le Sahel que sur la France elle-même. Washington et Alger chercheront ensemble des moyens alternatifs pour mettre fin à l’anarchie qui règne au Mali depuis le déclenchement de la guerre civile en Libye et dont les effets se sont immédiatement fait ressentir dans la région du Sahel où les armes circulent à profusion.
L’Algérie et les Etats-Unis devront trouver une solution à deux problèmes cruciaux : comment stopper l’exfiltration d’armes de Libye et aider Bamako à recouvrer sa souveraineté sur la partie nord du Mali tombée entre les mains des groupes islamistes armés avec un minimum de dégâts et sans que cela mène à un nouveau bain de sang. Cela n’est pas du domaine de l’impossible, pour peu que Washington et Alger se mettent d’accord et la France sera obligée de suivre, conclut notre source.
Sarah L.