Climat social tendu à Tizi Ouzou : Cinq rassemblements et des routes barrées

Climat social tendu à Tizi Ouzou : Cinq rassemblements et des routes barrées

C’est une journée chargée d’actions de protestation à Tizi Ouzou. Pas moins de cinq rassemblements ont été observés, ce mercredi 2 mars, dans la ville de Tizi Ouzou. D’abord les expropriés des terrains situés sur le périmètre de réalisation du barrage hydraulique de Tlata à Tadmaït.

En sit-in devant le siège de la wilaya, ces pères de famille, regroupés dans une association agréée, revendiquent une indémnisation au prix actuel du foncier. Or, l’administration s’accroche encore aux prix pratiqués au début des années 80, date du début des expropriations.

Les gardes communaux sont, eux aussi, revenus à la charge après le sit-in de dimanche dernier. Ils ont organisé un rassemblement à l’intérieur du siège de la wilaya, au moment où une délégation les représentant a été reçue au niveau du cabinet du wali (préfet).

Selon des informations recoupées, le wali a rassuré ses vis-à-vis sur la suite à donner à leurs doléances. Les gardes communaux, des supplétifs de l’armée algérienne, ont déjà adressé une lettre appuyée par une plateforme de revendications fortes d’une douzaine de points. Ils revendiquent entre autres le droit du départ à la retraite après 25 ans de service, la revalorisation des salaires, une attestation d’ordre de mérite, le droit à un statut particulier et le régime indemnitaire qui va avec.

A l’issue de l’entrevue, les délégués semblent confiants quant à la prise en charge de leurs revendications. « Nous restons mobilisés quand même », affirme un délégué des gardes communaux.

Pour leur part, les enseignants affiliés au syndicat autonome, UNPEF (Union nationale des personnels de l’éducation et de la formation), sont descendus dans la rue en ce mercredi pluvieux.

Après un sit-in devant l’académie, ils ont organisé une marche en direction du siège du Trésor public avant de rallier le siège de la wilaya. Ils étaient près d’un millier à battre le pavé à Tizi Ouzou. Des slogans ont été scandés par les marcheurs qui demandent l’assainissement des situations financières encore pendantes.

Selon un syndicaliste, près de 40 000 situations attendent encore d’être assainies, pénalisant ainsi les enseignants qui n’ont pas encore touché les allocations familiales et autres rappels.

N’ayant pas perçu leurs salaires depuis six mois, les enseignants vacataires se sont joints à l’action des syndicats autonomes. Ces vacataires ont déjà observé un rassemblement devant le siège de la direction de l’éducation au début de l’année pour protester contre le non-paiement de leurs salaires.

Les stagiaires du centre de formation professionnelle de Boukhalfa ne sont pas en reste. Eux aussi se sont rassemblés devant le siège de la DFP pour protester contre les retards dans leur formation induits par la réquisition de leur centre par la police pour y héberger les éléments des CNS à chaque fois qu’il y a des renforts à l’occasion de manifestations publiques ou de matchs de championnat.

Last but not least, plusieurs jeunes de quartiers de la ville de Tizi Ouzou ont coupé les routes à la circulation automobile ce mercredi 2 mars. C’est le cas notamment des quartiers dits « les Corbeaux » et la la Tour à la Nouvelle-Ville où des manifestants ont obstrué la route à l’aide de pneus brûlés au niveau du carrefour du 20-Avril, à proximité de l’université de Hasnaoua.

Même décor au niveau de la Rocade Sud, puisque l’autoroute a été fermée par des manifestants qui revendiquent des postes d’emploi.