Claude Guéant en Algérie: L’Accord de 1968 au goût du jour

Claude Guéant en Algérie: L’Accord de 1968 au goût du jour

Le ministre de l’Intérieur, de l’Outre-mer, des Collectivités territoriales et de l’Immigration français, Claude Guéant, a affirmé, dimanche à Alger, que la France veut, à travers sa demande de révision de l’Accord 1968 relatif à la circulation, l’emploi et le séjour des Algériens dans ce pays, maîtriser le flux migratoire défendant, ainsi, la politique de Nikolas Sarkozy, actuellement candidat à sa propre succession pour les élections de 2012

En tenant de tels propos, l’ancien secrétaire général de l’Élysée, qui s’exprimait lors d’une conférence de presse qu’il a animée conjointement avec son homologue algérien, Dahou Ould Kablia, à la résidence d’État de Djenane El Mithak, veut rassurer que l’actuel président français n’est pas contre l’immigration légale et que le racisme et la xénophobie sont loin d’être les raisons qui ont motivé les autorités françaises à demander la révision de l’Accord de 1968

Par ailleurs, Claude Guéant, qui visite l’Algérie pour la première fois en tant que ministre de l’Intérieur, s’est dit satisfait de l’avancement des négociations concernant cet accord. «Les négociations sur l’Accord de 1968 qui ont été entamées, il y a de cela moins d’un an, lors de ma dernière visite en tant que secrétaire général avancent bien et une réunion sera organisée à brève échéance pour l’évaluation de ces négociations», dira-t-il.

Dans ce sens, le responsable français a rappelé que le pacte sur l’immigration qui a été signé entre les 27 membres de l’Union européenne traduit, aussi, la volonté de ces pays à maîtriser davantage l’immigration. «Ce n’est pas une fermeture ! », a-t-il tenu à souligner.

Le ministre de l’Intérieur Français a par ailleurs révélé qu’il a évoqué de façon générale le point relatif à l’attribution des visas, avec son homologue Algérien, mais sans pour autant donner plus de détails sur le sujet. S’agissant de la pratique du culte musulman en France, Claude Guéant a relevé que la création du Cfcm (Centre français du culte musulman) s’est imposé dans le paysage politique français.

Pour lui, l’Islam est la deuxième religion en France étant donné qu’il existe plus d’un million de personnes qui exercent ce culte de façon régulière. Il faut dire que le ministre de l’Intérieur français a été très prudent dans ses déclarations d’autant plus qu’il a fait, plusieurs fois, l’objet de critiques par certains journaux français à propos de ses réactions vis-àvis les musulmans en France.

D’ailleurs, le responsable français a estimé que le principe du « mètre carré » dans les mosquées servant à « définir » la représentativité des musulmans dans ce pays est un critère contesté et il faut en trouver, ainsi, d’autres critères. À ce propos, le ministre de l’Intérieur algérien, Dahou Ould Kablia a appelé les autorités françaises à laisser la mosquée de Paris continuer son rôle historique.

« Sans vouloir interférer dans les affaires du pays, j’appelle les responsables français de permettre à la mosquée de Paris à assumer son rôle historique dans le rayonnement religieux, moral et culturel », a-t-il déclaré. L’autre raison qui est, aussi, derrière la visite de Claude Guéant en Algérie, et qu’il n’a pas abordée dans sa conférence de presse, est la situation qui prévaut actuellement dans la zone Sahélo-saharienne.

En effet, Paris souhaite avoir l’Algérie, l’un des pays dits du « champs», comme un « partenaire » pour faire avorter les plans de l’Aqmi dans cette zone qui a été le théâtre de plusieurs enlèvements et kidnappings, ces derniers temps, de ressortissants français. Et pour ce faire, Paris veut se rapprocher davantage de l’Algérie.

« L’AMITIÉ DANS L’ACTION ET NON DANS LES PACTES »

L’amitié se trouve dans les actions et non dans les pactes. C’est ce qu’a déclaré, l’ancien directeur de compagne de Nicolas Sarkozy à propos du pacte d’amitié qui devait être signé entre l’Algérie et la France.

« C’est dans l’action que nous souhaitons l’un et l’autre trouver la confirmation », a-t-il estimé. Néanmoins, Dahou Ould Kablia a indiqué, pour sa part, que les deux pays ont exprimé le souhait de relancer les relations bilatérales. Le point, poursuit-il, a été fait sur les questions essentielles et le soin a été laissé à « nos collaborateurs pour continuer ».

« LES RÉFORMES POLITIQUES : UN SUPPLÉMENT DE DÉMOCRATIE »

Abordant les réformes qui ont été menées en Algérie, le ministre de l’Intérieur français a salué les efforts des hauts responsables algériens dont le président de la République.

Selon lui, les projets de loi soumis à l’APN « représentent un supplément de démocratie et permettent de répondre aux préoccupations des algériens ». « La France est impressionnée par les réformes et les textes présentés au parlement », a-t-il ajouté. Toujours dans ce même sillage, Claude Guéant a rappelé que la France encourage les pays arabes pour réussir leurs révolutions.

Soufiane Dadi