Classement sur la compétitivité mondiale 2010-2011 : L’Algérie parmi les cancres

Classement sur la compétitivité mondiale 2010-2011 : L’Algérie parmi les cancres

Investir en Algérie ? C’est crapahuter dans les méandres d’une administration bureaucrate, ferrailler contre les réseaux de la corruption, supplier les banques pour un probable crédit.

L’Algérie n’a jamais été autant hostile aux porteurs de projets et la compétitivité y est presque enterrée. Un rapport du Forum économique mondial la classe à la 86ème place sur 139. Ces mauvaises performances tranchent nettement avec l’image affichée par les officiels algériens. Lire également : Dynamique et performance économique en Afrique du Nord : L’Algérie toujours mauvais élève

Sur un total de 139 pays, elle est classé 86ème rang mondiale avec un score de 3,96 par un classement établi par le Rapport sur la compétitivité mondiale 2010-2011, publié jeudi dernier par le Forum économique mondial. En perte de terrain, l’Algérie occupait la 83e place durant l’année 2009-2010, ajoute la même source.

Détérioration de l’environnement des affaires

Les résultats du rapport sont autant accablants que révélateurs des pesanteurs qui empêchent l’éclosion de tout esprit de compétitivité. En effet, 12,14% des chefs d’entreprises sondés considèrent que la bureaucratie de d’administration algérienne est pour beaucoup dans la détérioration de l’environnement des affaires.

Alors que 16,4 % des sondés pointent du doigt la rigidité des banques algériennes qui empêchent le financement de leurs projets. 13,8 des patrons d’entreprises interrogés jugent que la prolifération inquiétante de la corruption dans les rouges de l’Etat décourage les investisseurs.

La non qualification de la main d’œuvre (10,7%), l’instabilité du cadrage juridique (8,8%), l’inadéquation des infrastructures de base, loin des standard nationaux, sont autant de facteurs qui entament sérieusement la volonté des investisseurs même les plus aventuriers. Sur plusieurs paramètres adoptés par le Forum économique mondial pour établir l’indice de compétitivité mondiale (Global Competitiveness Index, GCI), l’Algérie a reculé.

C’est ainsi qu’elle figure la 106 place en terme de protection des droits d’auteurs, 105e pour la protection de la propriété intellectuelle, 112e place concernant la dépendance de l’appareil judiciaire,117e en terme de qualité du système scolaire.

Le système bancaire et financier algérien est presque désuet

Pour ce qui est de la qualité des infrastructures, toute catégories confondues, l’Algérie est accrédité de la 86e rang mondial. A titre d’exemple, elle caracole à la 115e en matière des infrastructures portuaires et 98e place pour les infrastructures aeroportuaires.

Les mauvaises performances ne s’arrêtent pas là. Le système bancaire et financier algérien est presque désuet, laisse entendre le document du Forum économique mondial. D’ailleurs, l’Algérie occupe la 131e place concernant la viabilité des services bancaires et la 136e place en matière d’accès aux mêmes services.

Toujours au bas du tableau, l’Algérie arrive à la 129ème rang mondial en terme de flux d’IDE et de transfert de technologies. Pour ce qui est de la créativité et de la création, elle coule au bas du tableau au 107ème rang. Petite note de consolation : elle obtient la 10ème place en terme de réduction de la dette, 99 place pour l’inflation et 104 place en matière de mortalité infantile.

La Tunisie première au Maghreb

Le document en question conclut que l’Algérie n’a pas encore assuré le minimum de compétitivité possible pour garantir un climat des affaires idoine. Dans le monde arabe, l’Algérie arrive à la 11 place, devancé par le Qatar, l’Arabie Saoudite et des Emirats-Arabes.

Première au niveau du Maghreb et 32ème à l’échelle mondiale, la Tunisie , tire, quant à elle, son épingle du jeu, suivie par le Maroc (75e place a), de l’Algérie, de la Libye (100ème place avec un ) et de la Mauritanie (135ème rang avec un score de 3,14). Au niveau mondial, la Suisse vient en tête de ce classement, tandis que les États-Unis perdent deux places et reculent à la quatrième position, dépassés par la Suède (2) et Singapour (3).

Les rédacteurs de l’enquête considèrent que les pays nordiques continuent d’être bien placés dans le classement, avec la Finlande (7) et le Danemark (9) parmi les dix premiers.

13 500 chefs d’entreprise sondés

Le classement couvre 12 paramètres portant sur les institutions, l’infrastructure, l’environnement macroéconomique, la santé et l’éducation de base, l’éducation supérieure et la formation, l’efficacité du marché des biens, l’efficacité du marché du travail, le développement du marché financier, le développement technologique, la taille du marché, la sophistication des activités commerciales et l’innovation.

L’indice est établi sur la base d’une combinaison de données statistiques et des résultats de sondages. Cette année, plus de 13 500 chefs d’entreprise ont ainsi été sondés dans 139 pays, précisent le même document