Le prestigieux magazine National Geographic Traveller a dévoilé sa sélection annuelle des clichés les plus saisissants de la planète. Parmi les 15 lauréats, une image magistrale du Sahara algérien confirme le retour en force de la destination sur l’échiquier du tourisme mondial.
C’est une image qui semble figée dans le temps, et pourtant, elle fait le tour du monde. Dans son édition de fin d’année, le groupe National Geographic a placé le Sud algérien sous les projecteurs. Le cliché, capturé par le photographe Marsel van Oosten lors d’une expédition pour le magazine, illustre la splendeur brute du désert, rejoignant ainsi des paysages iconiques du Groenland, du Bhoutan ou de l’Équateur.
L’image sélectionnée saisit l’essence même de ce que les géologues appellent les « forêts de pierre ». On y voit les pitons de grès noir se détacher contre un ciel d’un bleu profond, surplombant des dunes de sable dont les teintes varient de l’ocre au rouge vif. Découvrez l’image en consultant le classement officiel ici.
Mais au-delà de l’esthétique pure, c’est la portée historique de cette région qui a séduit le jury. Classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, le Tassili n’Ajjer (et le massif de l’Ahaggar voisin) abrite l’un des plus importants ensembles d’art rupestre préhistorique au monde. Plus de 15 000 dessins et gravures y sont répertoriés, témoignant alors d’une époque où le Sahara était une terre fertile peuplée de troupeaux et de chasseurs.
L’Algérie : quels sont les points forts de la destination « pépite » ?
Cette distinction n’est pas un hasard. En 2025, l’Algérie s’impose comme la destination « pépite » pour les voyageurs en quête de déconnexion. Le magazine souligne plusieurs points forts.
Tout d’abord, l’authenticité préservée. En effet, loin du tourisme de masse, la région de Djanet et l’Ahaggar offrent une expérience immersive unique. Ensuite, l’hospitalité Touareg. L’article de National Geographic rend hommage aux guides locaux, véritables gardiens de ce désert, dont le savoir-faire est indispensable pour naviguer dans ces labyrinthes de pierre. Enfin, la pureté de l’air saharien : sans pollution lumineuse, le Sahara algérien est l’un des meilleurs spots de la planète pour l’astrophotographie.
Pour le secteur du tourisme algérien, figurer dans ce Top 15 est donc une victoire symbolique majeure. Alors que les formalités de visa ont été assouplies pour les circuits organisés dans le Sud, cette exposition mondiale devrait attirer une nouvelle vague de visiteurs, photographes et passionnés de randonnée.
Comme le note le magazine :
« L’Algérie ne se visite pas, elle se ressent. »
Tour du monde en 15 clichés : le palmarès 2025 de National Geographic
Chaque année, National Geographic Traveller (édition britannique) dévoile une sélection des photographies de voyage les plus marquantes prises à travers le monde. Pour l’édition 2025, le jury a privilégié des images capables de raconter une histoire : celles où l’humain, la nature et la culture se répondent, parfois dans des contextes extrêmes.
Le Grand Prix 2025 a été attribué à Justin Cliffe pour une photographie prise dans la province de Lào Cai, au nord du Vietnam. Le cliché montre une femme âgée de la minorité Red Dao, assise à l’entrée de sa maison, occupée à broder sous le regard attentif de son arrière-petite-fille. La scène, d’une grande simplicité, incarne la transmission intergénérationnelle et la persistance des savoir-faire traditionnels. C’est cette intimité silencieuse, loin des images spectaculaires habituelles du voyage, qui a séduit le jury.
Cette place accordée à l’humain se retrouve dans d’autres photographies marquantes de la sélection, où les visages, les gestes et les scènes du quotidien deviennent les véritables points d’ancrage du récit photographique. Le voyage n’est plus seulement géographique : il devient culturel et profondément humain.
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Des paysages emblématiques capturés dans des environnements extrêmes
La sélection 2025 accorde également une large place aux paysages, souvent saisis dans des environnements extrêmes. En Islande, Pawel Zygmunt propose une vue aérienne de la zone géothermique d’Hveravellir, capturée par drone. Les formes circulaires et les couleurs minérales créent une image presque abstraite, où la terre semble vivante, bouillonnante, à la frontière du réel et de l’imaginaire.
Le Groenland s’impose comme l’un des territoires les plus marquants de ce palmarès. À Uummannaq, Justin Foulkes photographie un paysage glacé d’une pureté saisissante, tandis qu’à Ilulissat, Ed Hasler capture la rencontre entre une imposante muraille de glace et les eaux calmes de l’Arctique. Ces images, d’une beauté saisissante, rappellent en filigrane la fragilité de ces régions face aux bouleversements climatiques.
Le Sahara algérien figure également parmi les paysages mis à l’honneur, confirmant la place du désert comme espace de silence, de grandeur et de contemplation, où le temps semble suspendu.
Les photos sélectionnées : villes, modes de vie et initiatives locales
Le palmarès met enfin en lumière des scènes urbaines et culturelles. À Lhassa, sur la place Barkhor, Prabir Kumar Mitra, lauréat de la catégorie « Gastronomie », photographie l’intérieur d’un restaurant familial, offrant un aperçu de la vie quotidienne et des traditions culinaires locales.
À Singapour, Scott Antcliffe, récompensé dans la catégorie « Vie urbaine », montre l’intégration de la végétation dans l’architecture contemporaine, illustrant l’évolution du modèle urbain de la cité-État. En France, à Nantes, Jordan Banks capture une scène de rue sous la pluie, mettant en contraste l’environnement urbain et les éléments visuels du décor.
Enfin, au Sénégal, Jasper Doest réalise le portrait de Marieme Samba Ba, en lien avec le projet de la Grande Muraille Verte. Cette photographie souligne l’implication des populations locales dans la lutte contre la désertification et la préservation des écosystèmes.
