Au classement 2011 des meilleures universités au monde, réalisé annuellement par l’Université de Shanghai et mis en ligne dimanche, aucune université algérienne ne figure dans le tableau du top 500 des universités du monde.
Encore une fois, l’enseignement supérieur algérien vient d’essuyer une autre défaite en matière de performances. En effet, au classement 2011 des meilleures universités au monde, réalisé annuellement par l’Université de Shanghai et mis en ligne dimanche, aucune université algérienne ne figure dans le tableau du top 500 des universités du monde. Ainsi, semble-t-il, malgré toutes les réformes et les dispositions qui ont été prises par nos responsables depuis maintenant plusieurs années, l’Algérie, suite à ce nouveau classement, n’a pu se classer qu’au bas du tableau. L’Algérie doit encore attendre les résultats des réformes qu’elle a initiées dans ce secteur. Toutefois, le classement est toujours critiqué à cause de ses méthodes de sélection. Dans le monde arabe, l’Algérie arrive très loin derrière les universités saoudiennes, notamment la King Saud University (classée entre 201 et 300) et la King Fahd University of Petroleum & Minerals (301-400). L’université du Caire (Egypte) est classée cette année entre 401 et 500 des meilleures universités du monde. Dans le contient africain, deux universités figurent dans le top 500 des meilleures universités au monde. Il s’agit de l’université Cap Town (201-300) et de l’université of Witwatersrand (301-400). En haut du classement, aucun changement. Les vingt premières universités du monde sont presque toutes américaines.
Elles occupent 17 des 20 premières places, selon ce classement. L’université de Harvard reste numéro un, Stanford reprenant la deuxième place, cédée l’an dernier à Berkeley, qui est cette fois quatrième derrière le Massachusetts Institute of Technology (MIT). Trois universités britanniques figurent dans le top ten, Cambridge (5e) et Oxford (10e) étant rejointes par le University College de Londres (20-ème). L’université de Tokyo perd une place et se classe 21e. Côté français, les universités sont largement dépassées. Le premier établissement français n’apparaît qu’au 40e rang, et seulement trois établissements français continuent de figurer dans le top 100. On y retrouve donc Paris-Sud Orsay (Paris XI) à la 40e place (5 places gagnées), Pierre-et-Marie-Curie à la 41e place (deux rangs perdus) et l’Ecole normale supérieure (ENS-Ulm) à la 69e (deux places de mieux). Diffusé depuis 2003, ce classement mondial est aussi attendu que critiqué, notamment en Europe et en France, car les critères retenus défavorisent les universités européennes (nombre de prix Nobel, de médailles Fields), l’équivalent du Nobel en mathématiques, et d’articles publiés dans des revues uniquement anglo-saxonnes. Dans ces critères n’apparaissent malheureusement pas certaines orientations jugées prioritaires dans certains pays comme la formation supérieure des cadres, des ingénieurs et des gestionnaires pour les milieux socio-économiques ou les sciences humaines et sociales. Les secteurs de l’ingénierie et du management, l’ouverture sociale et l’innovation technologique sont peu pris en compte dans ces critères. Les sciences humaines n’y trouvent pas encore leur place: c’est là d’ailleurs la première critique formulée à l’encontre de ce classement, qui braque ses regards sur les prix Nobel et les publications. On comprend, dès lors, qu’un petit pays comme Israël parvient à placer l’un de ses établissements, l’Université de Tel Aviv, à la 72e place. Les professeurs et les diplômés de cette université comprennent de nombreux prix Nobel en sciences et en économie. Mais cela ne justifie pas le mauvais classement des universités algériennes. Ce classement vient nous rappeler de manière brutale le chemin qui reste à faire pour mettre notre système éducatif en général et l’université en particulier au diapason des ambitions du pays.
Par Hocine Larabi