Hassi Messaoud dans la wilaya de Ouargla (sud-est du pays) est de loin la commune la plus riche d’Algérie
37 communes sont considérées comme «très riches» avec des ressources annuelles dépassant 1 milliard de DA.
L’Algérie dispose de 37 communes «milliardaires». C’est du moins ce que révèle le ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales dans un document élaboré par son département des finances locales de Hassi Messaoud dans la wilaya de Ouargla (Sud-est du pays), est de loin la commune la plus riche d’Algérie avec des ressources faramineuses de plus de 8 milliards de DA. Toutefois, Hassi Messaoud n’est pas la seule commune «milliardaire» du pays. 36 autres communes sont considérées comme «très riches» avec des ressources annuelles dépassant 1 milliard de DA.
En effet, après Hassi Messaoud vient la commune d’Oran avec 4,65 mds de DA, suivie de Dar El Beida (Alger) avec 4,5 mds de DA, Skikda (4,3 mds de DA), Chéraga (Alger avec 3,64 mds), Béjaïa (3,11 mds), Oued Smar (Alger – 3,1 mds), Sétif (2,83 mds), Constantine (2,8 mds), Annaba (2,4 mds), et Rouiba (Alger avec 2,36 mds). Viennent ensuite les communes de Hydra (Alger- 1,9 md de DA), Alger-Centre (1,67 md), El Eulma (Sétif-1,6 md), Batna (1,52 md), Blida (1,36 md), Tizi-Ouzou (1,33 md), Debdab (illizi-1,3 md), Ouargla, Djelfa et Bordj Bou Arréridj avec 1,25 md de DA chacune, Akbou (Béjaïa-1,22 md) et In Amenas (Illizi-1,2 md).
Les communes de Réghaïa, El Biar, Kouba, Bord El Kiffan (Alger) et celle de Bethioua (Oran) ont toutes réalisé plus de 1,1 md de DA de ressources.
La richesse de ces communes s’explique par le fait que dans leur majorité, elles abritent des sites pétroliers ou gaziers, des zones industrielles, de grandes sociétés de production ou situées dans des zones frontalières. Ces 37 communes se partagent donc la grosse part des 241,5 milliards de DA engendrés par l’Etat au profit des communes. «Les ressources financières engrangées en 2012 par les 1.541 communes que compte le pays, y compris le concours du Fccl (Fonds commun des collectivités locales), ont atteint 241,5 milliards de DA», révèle le même rapport. Néanmoins, l’Algérie ne compte pas seulement des communes riches. Il y en a même qui sont considérées comme «pauvres». Souhane (wilaya de Blida) qui est classée comme la moins nantie du pays en termes de ressources annuelles avec 25,7 millions de DA, suivie de Meridja (Bechar) avec 27 millions de DA et Ouled Bouachra (Médéa) avec 28 millions de DA, toutes des communes rurales.
En résumé, un total de 425 communes sur les 1.541 ont réalisé des recettes annuelles supérieures à 25 millions de DA et inférieures à 50 millions de DA en 2012, alors que 682 communes enregistraient des entrées allant de 50 millions de DA à moins de 100 millions de DA. Quelque 400 communes recevaient des recettes allant de 100 millions à 1 milliard de DA et 36 communes engrangeaient enfin plus d’un milliard de DA chacune en 2012. Mais par ratio de richesse/habitant, un deuxième paramètre qui est annuellement combiné avec le niveau de richesse pour pouvoir appliquer le dispositif de solidarité intercommunale (péréquation du Fccl, Ndlr) le classement diffère.
La commune de Debdab (Illizi), poste frontalier avec la Libye, qui compte 4347 habitants, se retrouve ainsi en tête du classement avec 303.521 DA par habitant en 2012. Elle est suivie de la commune de Bordj Omar Driss (Illizi également) qui réalise 212.175 DA/an pour chaque habitant. La commune de Hassi Messaoud se classe troisième, selon ce ratio, avec 45.147 habitants et 178.599 DA pour chacun d’entre eux. In Amenas avec ses 7 385 habitants vient en 4ème position avec 162 543 DA/an/habitant suivie d’El Borma (Ouargla) avec 130.797 DA, Souhane (Blida) avec 99.000 DA pour chacun de ses 260 habitants. Les communes les «moins nanties», selon ce ratio, sont respectivement celles de Faidh El Botma et Messaâd dans la wilaya de Djelfa avec respectivement 3843 DA/habitant et 3944 DA/habitant, devancées par Aflou (Laghouat) et Mediouna (Relizane) avec un ratio de 4.000 DA/habitant. Voilà donc un rapport qui a le mérite de mettre un peu de transparence sur l’argent de nos communes. Reste à savoir, particulièrement pour les 37 communes milliardaires, où va cet argent?