Classement de l’école algérienne: des experts fustigent le rapport de l’Unesco

Classement de l’école algérienne: des experts fustigent le rapport de l’Unesco

Le classement de l’enseignement primaire publié par l’Unesco est tombé comme un couperet sur des experts en éducation, des internautes qui ont du mal à digérer le fait que des pays en proie à guerres devancent l’Algérie, à l’instar de la Libye et le Yémen.

Les amateurs de facebook ont tiré à boulet rouge sur ledit rapport, lequel met l’enseignement primaire en Algérie en bas du tableau.

Pour prouver le contraire, ils ont tenu à rappeler les noms des élèves de l’école algérienne ayant fait leurs preuves et leurs capacités d’apprentissage et de rivaliser avec ceux d’autres pays du monde à plusieurs reprises, entre autres le défi-lecture, le défi math…

A ce propos, des experts en éducation ont dénoncé ces rapports. Zoubir Rouina, membre du Conseil national des lycées d’Algérie (CLA) a estimé, dans une déclaration à Echorouk, qu’il n’y a pas mieux d’une autoévaluation au vu du flou qui caractérise ces rapports émanant de l’étranger. “Notre propre évaluation de la situation de l’éducation aura plus de crédibilité car nous sommes plus renseignés que quiconque”, a-t-il estimé non sans avouer l’existence des dysfonctionnements dans le secteur d’éducation, tous paliers confondus.

Par ailleurs, il a relevé quelques points noirs, dont la désertion des classes à la fin du 2e trimestre, le manque d’encadrement pédagogique, éducatif et administratif, absence du statut particulier de l’éducation auxquels s’ajoutent des dysfonctionnements, des décisions individuelles prises par les responsables du secteur, absence  d’évaluation et de large concertation sur l’enseignement secondaire, essentiellement le baccalauréat. Ce qui impacte, aux yeux de Rouina, la qualité d’enseignement en Algérie.

En outre, il a regretté le phénomène des cours de soutien qui a tendance à se répandre au sein de la société algérienne au point où “des ménages dépensent la moitié de leur salaire pour ces cours qui ne sont d’ailleurs pas basés sur des critères clairs.”   Pour lui, cela en est “la preuve de la faillite de l’école algérienne”.

Le membre du CLA n’a pas manqué de relever les fléaux qui gangrènent l’école algérienne, entre autres la violence en milieu scolaire, la consommation de la drogue, ce qui a valu à l’école d’être qualifiée de tout sauf “un espace de savoir”.

“Notre autoévaluation pourrait éventuellement être plus accablante que les rapports établis à l’étranger”, a-t-il soutenu.

De son côté, Ahmed Khaled, président de l’Association des parents d’élèves a violemment critiqué ce classement, appelant l’Unesco à dévoiler les critères adoptés.

Pour lui, il est absurde que des pays dévastés par les guerres, à l’image du Yémen, la Libye et la Syrie devancent l’Algérie au classement.

Khaled a tenu à prendre la défense de l’école algérienne, en rappelant que des élèves algériens ont occupé les premières places lors de nombreux concours, dont le défi de lecture arabe, la récitation du Coran ainsi que lors du défi math où ils ont défié leurs concurrents du Japon, de la Corée du nord, de la Chine, du Canada et du Royaume-Uni.

Moussa. K.