Selon un rapport établi par l’Organisation mondiale du tourisme, le pays aurait accueilli 2,7 millions de touristes en 2013.
Contrairement à certaines idées reçues, et à certains clichés, l’Algérie n’occupe guère le bas du tableau en matière de tourisme. Sur le continent africain, elle occupe la cinquième place des pays les plus visités. 2.7 millions de touristes étrangers se sont rendus en Algérie en 2013.
Le rapport annuel établi par l’Organisation mondiale du tourisme (OMT) intitulé «Faits saillants OMT du tourisme, édition 2014», note qu’en dépit du développement poussif de son industrie touristique, l’Algérie profite encore de sa variété culturelle et de son Sahara pour rester dans le Top5 du classement continental. Ainsi, en dépit de la léthargie dont souffre le secteur du tourisme en Algérie, il n’en demeure pas moins que 2.7 millions de touristes ont foulé le sol algérien à la recherche de nouveaux paysages.
Les principaux facteurs ayant contribué à générer un tel flux touristique, selon le rapport, demeurent la richesse culturelle de l’Algérie, notamment ses musées mais également ses dialectes, ainsi que sa nature diversifiée, composée de son littoral de 1200 km, ses montagnes et son Sahara.
Alors que le Nord du pays offre aux touristes une opportunité de revenir sur l’histoire chargée du pays, à travers ses musées et ses ruines, le Sud leur offre un tout autre spectacle avec ses dunes et les massifs montagneux du Sahara.
Il est à noter, que le flux touristique en Algérie a enregistré une légère progression, par rapport à 2012 où le nombre a été de 2.6 millions, alors qu’en 2011 il a atteint 2.3 millions, et en 2010 2.07 millions. Concernant les recettes générées par le tourisme, le rapport n’indique pas la somme des revenus de 2013, mais en 2012 selon le même document, alors que le flux était de 2 634 millions de visiteurs, l’Algérie avait gagné 217 millions d’euros.
Le Maroc quant à lui, domine le classement, en occupant la première place du podium avec 10 millions de touristes étrangers. En deuxième place, se situe l’Afrique du Sud avec 9.5 millions de visiteurs, l’Egypte avec 9.2 millions, et ce en dépit de l’instabilité politique. La Tunisie avec sa situation identique à celle de l’Egypte, a été classée en quatrième position avec 6.2 millions de touristes.
L’Algérie n’a pas su tirer profit du «printemps arabe»
En outre, le rapport souligne que le continent africain est la dernière destination prisée des touristes internationaux. Le continent a attiré quelque 56 millions de visiteurs en 2013, alors que l’Europe qui occupe la première place a totalisé 563 millions de visiteurs.
Par ailleurs, le flux touristique enregistré est en deçà par rapport aux fortes potentialités que possède le pays. Cela réside principalement dans le déficit d’infrastructures d’accueil et la qualité des services qui font défaut.
Epargnée par la vague de protestations et le soulèvement populaire, plus communément appelés «le printemps arabe», l’Algérie a raté sa pioche, et n’a pas su tirer profit de la situation et de l’instabilité politique ainsi que les violences qui ont affecté des pays qui occupent le haut du classement africain en matière de tourisme et attirent chaque année des millions de touristes, à l’image de l’Egypte et de la Tunisie.
Alors que la hantise sécuritaire qui a longtemps collé à l’image du pays, commençait à se dissiper, un nouvel épisode est venu remettre en cause la stabilité du pays. Il s’agit de l’enlèvement puis la décapitation dernièrement du touriste francais, Hervé Gourdel par un groupe terroriste, qui serait une branche en Algérie de l’organisation de l’Etat islamique (EI) connu sous l’appellation «Daesh».
Suite à cet épisode surmédiatisé, et d’après des agences de voyages algériennes qui ont adressé un rapport au Premier ministre Abdelmalek Sellal, pas moins de 1000 touristes étrangers (Allemands, Français, Hollandais) ont annulé leur voyages vers le Sud algérien, notamment Tamanrasset, Djanet et Timimoun où ils devaient passer les fêtes de fin d’année et ce par peur d’être enlevés, mais également après que des pays comme la France et l’Allemagne aient émis des avertissements de sécurité.
Selon l’agence chinoise Xinhuanet, les voyagistes ont sollicité le Premier ministre ainsi que la ministre du Tourisme et de l’Artisanat, Mme Nouria Yamina Zerhouni afin d’intervenir auprès des partenaires étrangers dans le domaine touristique en vue de les rassurer quant à la situation sécuritaire qui est maîtrisée dans le pays.
Dans l’optique d’éviter tout kidnapping, les autorités militaires sont aux aguets. Elles appellent les voyagistes à ne pas éloigner leurs clients de plus de 100 km des sites d’agglomérations. Les services de sécurité doivent également être au courant de l’itinéraire que comptent emprunter les touristes, notamment dans le Sud, et ce 24h à l’avance.
