Classée 179e sur une liste de 221 villes mondiales, Pourquoi il ne fait pas bon vivre à Alger

Classée 179e sur une liste de 221 villes mondiales, Pourquoi il ne fait pas bon vivre à Alger

Le classement établi par l’enquête internationale «Mercer 2012» place Alger juste derrière des villes aussi «invivables» que Tripoli (196e), Téhéran (188e) et La Havane (184e), alors que nos voisins immédiats se portent beaucoup mieux, à l’image de Tunis (109e) et Rabat (114e) tout comme Le Caire (141e) et Beyrouth (171e), alors que Dubaï (73e) est classé meilleure ville arabe en matière de qualité de vie.

Bien qu’elle dépasse des capitales africaines et arabes, à l’image de Khartoum (217e), N’djamena (218e), Bangui (220e) et Baghdad (221e), Alger reste très loin des standards universels consacrés par l’enquête «Mercer 2012» qui classe Vienne, Zurich, Auckland, Munich et Vancouver meilleures villes du monde où il fait bon vivre. Les villes françaises de Paris et de Lyon se classent respectivement aux 29e et 39e positions.

L’enquête Mercer, ce leader mondial en matière de conseil en ressources humaines, externalisation et gestion des investissements, fort de ses plus de 25 000 clients à travers le monde, se base sur 39 éléments pour évaluer la qualité de vie dans les villes.

Ces éléments d’évaluation sont regroupés en dix catégories ; environnement politique et social, environnement économique, environnement socioculturel, considérations médicales et sanitaires, écoles et éducation, services publics et transport, infrastructures urbaines,  loisirs, biens de consommation, logement et enfin, environnement.

A survoler ces éléments d’appréciation, on déduit aisément que la capitale de l’Algérie est ennuyeuse et manque terriblement de lieux de loisirs, d’infrastructures urbaines adéquates et souffre de l’absence des indices indispensables pour rendre la vie des Algérois meilleure. En effet, ce n’est un secret pour personne que Alger est tout d’abord surpeuplé, congestionné, sale et monotone.

La salubrité publique et l’hygiène laissent à désirer dans la majorité des localités algéroises, somme toute des dépôts anarchiques des ordures ménagères et urbaines et la désorganisation des services chargés de collecter les déchets, mais aussi et surtout l’incivisme des citoyens. En ce qui concerne la santé et l’éducation, nul besoin de rappeler l’état piteux de nos écoles et de nos hôpitaux qui ne défraient la chronique que par les grèves cycliques qui les minent.

L’insalubrité s’étale également aux différents commerces, restaurants, cafétérias et autres offrant paradoxalement des services à des prix dépassant l’entendement. Ne classe-t-on pas également Alger parmi les villes les plus chères au monde ? A cela s’ajoute bien entendu le manque criard de lieux de loisirs, d’activités culturelles et touristiques et l’insécurité dans les rues, en témoigne la courbe ascendante de la criminalité urbaine à Alger, à l’instar de toutes les villes du pays.

En somme, le classement d’Alger est plus ou moins mérité au vu des carences qui caractérisent cette première ville du pays, censée pourtant en être la vitrine de par son statut de capitale. Or, le constat est tout autre et la situation ne cesse de se dégrader en l’absence d’une meilleure politique urbaine susceptible de la hisser au standard mondial en matière de qualité de vie.

M. Ait Chabane