Ces derniers jours la classe politique connaît un vrai bouillonnement avec l’échange d’accusations entre des leaders de partis et des remous au sein de quelques formations politiques, à savoir le MSP et le FFS.
Le retour d’Ahmed Ouyahia sur la scène politique, après son plébiscite comme secrétaire général par intérim du RND, suivi de ses sorties médiatiques impressionnantes, a créé un débat au sein des formations politiques et même des remous, notamment dans l’opposition, après sa rencontre avec le président du MSP en sa qualité de ministre d’Etat, directeur de cabinet de la Présidence. Le désaccord entre Ouyahia et Amar Saâdani, SG du FLN, sur les modalités de mettre en place une alliance présidentielle a révélé une certaine rivalité entre les deux hommes, puisque le patron du vieux parti dit non publiquement à la proposition d’Ouyahia portant création d’un front de soutien au président de la République. D’autre part, les conséquences de la rencontre du MSP avec Ouyahia jeudi dernier risquent de peser lourd sur ce parti islamiste et même sur la Coordination pour les libertés et la transition démocratique.
Après avoir posté des commentaires sur sa page officielle Facebook, dans lesquels il défendait sa rencontre avec Ahmed Ouyahia au siège de la Présidence, le président du MSP, Abderrezak Mokri, se justifie à travers les institutions de son parti.
Dans ce cadre, une réunion d’urgence du bureau exécutif national du MSP a eu lieu lundi après midi et a été sanctionnée par un communiqué dans lequel le parti justifie la rencontre avec Ouyahia, une occasion aussi pour Mokri d’avertir Bouguerra Soltani, ex-président du parti. La rencontre avec le ministre d’Etat, directeur de cabinet à la Présidence de la République, Ahmed Ouyahia, «n’avait pas lieu dans le cadre des négociations avec le pouvoir au nom de l’opposition», a indiqué mardi un communiqué du MSP. La rencontre de la délégation du MSP avec M. Ouyahia s’inscrit «dans le cadre du programme de consultations lancé il y a quelques mois par le mouvement et annoncé par les médias», précise la même source.
Il a également ajouté que le mouvement ne pourrait se permettre, «ni moralement ni éthiquement», de négocier avec le pouvoir sans accord préalable des membres de la CLNLTD. Cependant, le parti rappelle qu’il «se réserve la liberté d’action, en son nom, et d’établir des contacts avec les différentes parties au sein du pouvoir et de l’opposition sans en informer à ce sujet». Mais la CNLTD ne semble pas du tout satisfaite du comportement de Mokri et le parti de Djeballah ne cache pas son mécontentement.
Après avoir déploré «les interprétations et lectures tendancieuses et imprécises de certains médias», le mouvement a souligné que «ses décisions sont prises au sein de ses structures et personnes ne peut exercer des pressions sur le président du mouvement, le bureau exécutif ou le conseil consultatif national», allusion à son rival au sein du parti, Bouguerra Soltani, qui semble tenter de revenir à la tête du parti et pourquoi pas rejoin-dre le front présidentiel proposé par Ouyahia. Soltani s’est déjà prononcé en faveur du dialogue avec le pouvoir et la participation au gouvernement.
Pour sa part, Louisa Hanoune affiche sa colère suite aux dernières déclarations d’Ouyahia dans lesquelles il avait indiqué que «certains parlent d’oligarchie. Moi, je dis vive l’oligarchie algérienne !». «Ouyahia dit qu’il vaut mieux que les oligarques algériens prennent l’argent au lieu que ce soit des étrangers. Mais c’est très grave. C’est une dérive sans précédent de la part du directeur de cabinet de la Présidence qui justifie et autorise la prédation et l’accaparement de l’argent public», a commenté Mme Hanoune lors d’une conférence de presse qu’elle a animée mardi. Elle conseille Ouyahia de faire attention à ses déclarations en tant que directeur de cabinet de la Présidence
Au Front des forces socialistes, il n’est plus question que les dissidents, regroupés au sein du Forum socialiste (FS), reviennent au FFS car ils ont opté pour une adhésion collective au parti de Abdelaziz Belaïd, le Front El-Moustaqbel. C’est ce qu’a annoncé le porte-parole du Forum, le député Khaled Tazaghart, lors d’une conférence de presse qu’il a tenue à Béjaïa.
