Cité Bois-des-Pins,Le bras de fer se poursuit

Cité Bois-des-Pins,Le bras de fer se poursuit
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Après plusieurs «rounds» d’affrontements entre les policiers antiémeutes et les habitants de la cité Bois-des-Pins à Hydra, ayant fait des dizaines de blessés dans les deux camps ; plusieurs descentes musclées ont eu lieu dès les premières heures de la matinée d’hier.

C’est à 6h du matin que les éléments de la Sûreté nationale ont commencé à perquisitionner plusieurs appartements de ladite cité, au nombre de 4 600, témoignent les habitants. Selon leurs dires, les policiers ont procédé à plusieurs arrestations. D’autres iront même à dire que certains éléments des forces de l’ordre ont à maintes reprises brutalisé les protestataires. D’ailleurs, disent-ils, «plusieurs manifestants ont été transférés vers des hôpitaux».

Il convient de noter, dans ce contexte, que plusieurs blessés dans les camps des deux belligérants ont été constatés hier. Rappelons que suite à la décision de la wilaya d’Alger de construire un parking à étages sur un espace vert de plus de 11 000 mètres carrés, les choses ont tourné au vinaigre. Selon les habitants, il ne s’agit pas que d’un parking mais aussi d’un centre commercial. Estimant que ledit projet était illégal plusieurs affrontements féroces ont eu lieu depuis déjà un mois entre ces jeunes et les policiers. En date du 8 juillet dernier, le comité des sages de la cité a lancé un appel dénonçant le fait que la population n’a jamais été consultée et appelant au respect de la loi sur l’urbanisme afin d’«éviter» tout dérapage. Depuis, l’indignation est totale et l’affrontement est dès lors «inévitable».

Les jeunes, décidés plus que jamais à «protéger» leur jardin, qui était constitué d’une centaine d’arbres centenaires, ont ainsi engagé des affrontements féroces avec les éléments de la police dénonçant, en plus, la volteface du wali d’Alger, qui, quatre ans auparavant, «avait signé une circulaire recommandant la prise en charge et la protection de l’espace naturel et forestier des Bois-des-Pins», ont-ils dit. Notons, en outre, que la justice a été saisie sur ce conflit par les habitants.

LG Algérie

Après avoir reporté l’audience trois fois, le parquet devra trancher aujourd’hui. Pendant ce temps, la société en charge de la réalisation de ce parking poursuit toujours son opération. Les habitants, eux, estiment qu’il ne s’agit d’autre chose que d’un scénario cisjordanien et que c’est purement de la «hogra». Sinon, disent-ils, comment se fait-il que l’affaire est en justice mais les travaux n’ont pas été interrompus ? Cette «théorie» a été nourrie par la transformation, en 2010, de l’école primaire de la cité Lalla Fathma-N’Soumer en célibatorium de la police.

A cette époque, les autorités locales ont déclaré que ledit établissement nécessitait une «désaminentification». Juste après son évacuation, l’école est, sans aucune opération, devenue une auberge pour les policiers. Selon les habitants, «ils se préparaient pour cette bataille», d’autant plus, soutiennent-ils qu’un retard d’une année est enregistré quant à ce parking. Notons, enfin, que les habitants n’ont pas hésité à pointer du doigt les éléments de la police les accusant de manque de respect et d’atteinte à la bonne morale dans certains cas.

Les policiers, eux, disent qu’ils font face à des provocations et à des vulgarités. C’est dire que c’est dans cette optique que le directeur général de la Sûreté nationale, le général major Abdelghani Hamel avait déclaré que «nous faisons face aux dysfonctionnements de l’administration locale».

Autrement dit, la police paye les pots cassés de l’administration mais cela ne légitime, en aucun cas, d’éventuels dépassements de la part des policiers, d’une part, ni le manque de civisme de certains citoyens, d’autre part.

Par : A. B