Le centre-ville de Ghaza subit de plein fouet les raids aériens de l’agresseur israélien
Dans le même temps où Israël menace d’envahir la bande de Ghaza, des efforts sont réalisés pour parvenir à un cessez-le-feu.
Israël a menacé hier d’étendre son agression contre la bande de Ghaza, tuant des enfants et des femmes, tandis que les efforts s’intensifiaient pour une trêve, en particulier de la part de l’Egypte.
Alors que les rumeurs sur un possible cessez-le-feu dans les prochains jours se multipliaient, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a affiché sa agressivité, affirmant que l’armée d’occupation israélienne était prête à «étendre significativement» ses attaques, en allusion à une offensive terrestre. Dans la nuit, la marine israélienne a bombardé intensivement la ville de Ghaza, selon des journalistes de l’AFP, tandis que l’aviation poursuivait ses raids.
A Beit Lahya, dans le nord de Ghaza, une explosion a entièrement rasé une maison et éventré les façades de bâtiments voisins. Hier matin, des habitants choqués fouillaient les décombres pour retrouver des affaires. Après le siège du siège du gouvernement du Hamas, complètement détruit samedi, l’aviation israélienne a visé dans la nuit deux centres de presse dans la ville de Ghaza, blessant au moins huit journalistes palestiniens. Hier aussi, l’aviation israélienne a détruit dans un raid, le bureau ghazaoui de la chaîne russe «Russia Today» Côté israélien, pour la quatrième journée consécutive, les sirènes d’alerte aérienne ont retenti à Tel-Aviv. La police a ensuite annoncé que deux roquettes avaient été interceptées par le système antimissile «Iron Dome». Trois Israéliens ont été blessés par des projectiles près du territoire palestinien, dans le désert du Néguev et à Ashkelon.
Un bâtiment de quatre étages a été touché de plein fouet, provoquant des dégâts importants dans plusieurs appartements. Depuis le déclenchement mercredi de l’agression militaire israélienne dite «Pilier de défense» avec l’assassinat d’Ahmed Jaabari, chef des opérations militaires du Hamas, 58 personnes ont été tuées, 55 Palestiniens et trois Israéliens.
Près de la moitié des Palestiniens tués sont des non-combattants, selon des sources médicales et des organisations de défense des droits de l’homme. Les trois Israéliens, des civils, ont péri jeudi dans un tir de roquette sur leur immeuble dans le sud d’Israël. Au moins 805 roquettes ont été tirées depuis mercredi sur Israël, dont 283 ont été interceptées par le système antimissile «Iron Dome», selon l’armée d’occupation israélienne. Israël a mobilisé des milliers de réservistes et déployé des transports de troupes blindés, des bulldozers et des chars près de la barrière à la frontière entre Israël et la bande de Ghaza.
Sur le plan diplomatique, un haut responsable palestinien à Ghaza a déclaré hier sous couvert de l’anonymat qu’une trêve était possible dans les prochaines 48 heures: «Il y a des discussions sérieuses en vue de parvenir à une trêve, et des arrangements pourraient être trouvés aujourd’hui ou demain». Le président égyptien Mohamed Morsi s’était déjà montré optimiste samedi, évoquant des contacts avec les deux camps et «quelques indications sur la possibilité d’un cessez-le-feu bientôt». le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, est arrivé hier en Israël pour proposer l’aide de la France en vue d’une trêve. «La guerre doit être évitée et peut être évitée», a insisté le ministre français des Affaires étrangères, qui doit également se rendre à Ramallah. La Ligue arabe a pour sa part, annoncé l’envoi demain, d’une délégation ministérielle conduite par son secrétaire général Nabil al-Arabi à Ghaza en signe de solidarité.
L’agression dite «Pilier de défense» est l’attaque israélienne la plus meurtrière contre la bande de Ghaza, depuis l’agression dévastatrice de décembre 2008-janvier 2009, qui avait tué environ 1500 Palestiniens sans parvenir à faire cesser durablement les tirs de roquettes en direction d’Israël.