Il a qualifié l’opposition d’ «inféodée» au régime politique et d’ «inconcevable» le maintien du FLN sur la scène politique.
L’ancien ministre des Affaires étrangères, un des six candidats qui se sont retirés de la course à la présidentielle de 1999, a donné ses appréciations sur Al Jazeera à propos des 4 présidents que l’Algérie a connus depuis l’Indépendance.
Toutefois, le fils de Bachir El Ibrahimi, successeur de Ben Badis, mort en 1940, à la tête de l’association des Ouléma d’Algérie, a souligné que «l’Algérie a dévié les orientations et la trajectoire tracées par le Mouvement national et la Déclaration du 1er Novembre 1954», ce document politique «essentiel» de la Révolution algérienne, qui a unifié et orienté le peuple algérien.
Jusqu’ici, soit au bout de 50 ans d’indépendance, elle (l’Algérie…Ndlr) «n’a pas pu réaliser l’un des principes fondamentaux et suprêmes contenus dans la Déclaration du 1er Novembre 1954».

Il s’agit surtout de construire «un Etat de droit et social», dans le cadre des «fondements de l’Islam», selon lui. Dans son intervention, M.El Ibrahimi n’a pas épargné l’opposition en la qualifiant de «fantoche» et d’ «inféodée au régime en place». Interrogé sur la crise qui secoue l’ex-parti unique, il a estimé que le FLN appartient a tous les Algériens. Il auait fallu que «ce parti se retire de la scène politique juste après l’annonce du multipartisme en 1989», dit-il. Il est tout à fait «inconcevable que le FLN soit maintenu dans le paysage politique», ajoute-t-il.
En faisant le bilan de chacun, l’invité d’Al Jazeera estime qu’ «on ne peut pas renier (indjazat) les réalisations en matière des infrastructures de base, d’habitat et de retour de la paix» de l’actuel locataire d’El Mouradia.
Par ailleurs, il a regretté que le phénomène de la corruption se soit généralisé depuis ces dernières années. Cela s’ajoute à la détérioration de toutes les valeurs et dérèglements des moeurs», a-t-il fait remarquer. L’ex-ministre des Affaires étrangères sous Chadli Bendjedid, a affublé de points positifs le bilan de ce dernier en soulignant «sa préoccupation du quotidien des Algériens, l’ouverture d’une brèche pour l’exercice des libertés individuelles mais, au détriment de la justice sociale qui s’est soldée par les évènements du 5 Octobre 1988», commente-t-il. La courte période de 3 ans sous le règne du premier président de l’Algérie indépendante, considérée comme une phase de transition, est marquée par «une anarchie», selon M.El Ibrahimi. Par ailleurs, il n’a pas tari d’éloges sur la période sous Houari Boumediene.
L’ex-ministre de la Communication et de la Culture durant cette époque, estime qu’ «hormis l’échec de la politique de la révolution agraire, dont la responsabilité incombe du reste à «l’entourage du président», tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes.
«La justice sociale, le progrès humain et le développement de la politique sanitaire, du logement et l’amélioration du pouvoir d’achat ainsi que de la formation ont été consacrés durant cette étape», indique-t-il.